Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/323

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vingts sonnettes disposées dans un ordre intercalaire, afin que le pontife en entendît les sons et qu’il ne mourût pas lorsqu’il viendrait à entrer dans le sanctuaire.

III. Le second était l' ephod, c’est-à-dire le surhuméral, des quatre susdites couleurs, et tissu d’or, sans manches, à la façon du collobium, ayant une ouverture sur la poitrine de la grandeur d’un palme, dans laquelle on mettait un rational ou pectoral (logion) de la même mesure. Sur la partie supérieure de l’éphod, à savoir sur les épaules, il y avait, enchâssées dans l’or et servant d’agrafes, deux pierres d’onyx ou de cornaline, sur lesquelles étaient gravés les noms des douze fils d’Israël, six sur l’une et six sur l’autre. Mais, lorsqu’on lit que Samuel et David étaient revêtus de l’éphod, on parle alors d’une robe de lin, et ce vêtement s’appelait particulièrement ephotar.

IV. Le troisième s’appelait en hébreu heen, en grec logion, et en latin rationale (rational), et le pontife le portait sur sa poitrine. Or, on l’appelait le rational du jugement, parce qu’il contenait les pierres par la splendeur desquelles les Israélites connaissaient que Dieu leur était propice. Or, le rational était carré et double, et avait la mesure d’un palme ; il était à la fois tissu des quatre susdites couleurs et d’or, et contenait douze pierres disposées par quatre rangs : au premier, le sardonyx, la topaze et l’émeraude ; au second, l’escarboucle, le saphyr et le jaspe ; au troisième, le ligurium[1] (ou ligurius), l’agathe et l’améthyste ; au quatrième, le chrysolite, l’onyx et le béril ; sur lesquelles étaient écrits les noms des douze fils d’Israël, un nom sur chaque pierre disposée selon l’ordre de leur naissance. Ces deux noms : Purin et Thiamin, c’est-à-dire vérité et discipline, étaient aussi écrits sur le rational. Or,

  1. Saint Isidore (lib. 12, cap. 2), et, après lui, Jean de Janua, ont confondu le ligurius avec le lyncurius ou lyncurium, que Pline (1. 8, c. 38) dit être une pierre précieuse, semblable à l’escarboucle. Les anciens tiraient le nom de cette perre du lynx, animal dont la vue est proverbiale, et dont l’urine condensée et solidifiée formait une pierre précieuse d’un très-grand prix, que l’on appelait lyncurius ou lyncurium.