Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/72

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les pains d’orge, l’urne d’or, la robe sans couture et le roseau, le vêtement de saint Jean-Baptiste et les tenailles avec lesquelles fut tenaillé saint Jean l'évangéliste.

VII. Or, un homme est certainement le temple de Dieu, s’il possède au dedans de lui-même un autel, une table, un chandelier et l’arche du Seigneur. Car il faut qu’il ait un autel où il offre avec une ame droite et où il partage avec justice. L’autel, c’est notre cœur, dans lequel nous devons offrir et sacrifier à Dieu ; et voilà pourquoi (Exode, xx) le Seigneur commanda d’offrir les holocaustes sur l’autel, parce que c’est du cœur que doivent s’élever et sortir les œuvres enflammées du feu de la charité. Les holocaustes sont ainsi appelés de olon, qui veut dire tout entier, et de kausis, c’est-à-dire embrasement ou chaleur du feu. Voilà pourquoi le mot holocauste signifie, en quelque sorte, des choses embrasées et brûlées entièrement. Donc, nous devons offrir des sacrifices sur cet autel avec pureté et en partager les victimes avec justice. Nous sacrifions bien, quand nous menons à sa perfection, le bien dont nous avons l’idée ; mais nous ne partageons pas bien, si nous ne faisons pas le bien avec discernement. Car l’homme pense souvent faire le bien, et il fait le mal ; et, souvent, d’un côté il pratique le bien, et de l’autre il commet le mal ; et c’est ainsi que le même homme édifie et renverse. Mais nous partageons bien, alors que nous n’attribuons pas à nous, mais à Dieu seul, le bien que nous faisons.

VIII. Il faut aussi que l’homme ait une table pour y prendre les pains de la parole de Dieu ; et par la table nous entendons la sainte Ecriture, dont le Psalmiste dit : « Tu as préparé devant moi une table, afin que je résiste à ceux qui m’assiègent, » c’est-à-dire : « Tu m’as donné l’Écriture contre les tentations du démon. » Il faut que nous ayons cette table, c’est-à-dire que nous la placions dans notre ame, afin que nous y mangions les pains de la parole de Dieu. C’est en parlant de la disette de ce pain que Jérémie dit : « Les petits enfants ont