Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/97

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dent dans l’église des draperies de nul prix représentent par là la forme d’esclave que le Seigneur a revêtue pour nous, et les vils drapeaux dans lesquels il a été enveloppé ce jour-là. Ceux qui tendent de belles draperies pensent à la joie que l’on ressentit de la naissance d’un Roi, et montrent comment nous devons être pour recevoir un tel hôte.

XLI. Dans quelques églises, l’autel, dans la solennité de Pâques, est orné de couvertures précieuses, et l'on met dessus des voiles de trois couleurs : rouge, gris et noir, qui désignent trois époques. La première leçon et le répons étant finis, on ôte le voile noir, qui signifie le temps avant la loi. Après la seconde leçon et le répons, on enlève le voile gris, qui désigne le temps sous la loi. Après la troisième leçon, on ôte le voile rouge, qui signifie l’époque de la grâce, dans laquelle, par la Passion du Christ, l’entrée nous a été et nous est ouverte au Saint des saints et à la gloire éternelle. Et l’on a parlé des draperies et des linges de l’autel, dans le Traité de l’Autel.

XLII. Dans les principales festivités, on expose aux regards du peuple les trésors de l’Église, et cela pour trois raisons. Premièrement, par une considération de prévoyance, c’est-à-dire afin qu’elle paraisse, la prudence à les garder, de celui qui en a été chargé. Secondement, par respect pour la solennité. Troisièmement, en mémoire de leur offrande, c’est-à-dire en souvenir de ceux qui les ont d’abord offerts à l’Église. L’église est ornée agréablement les jours de fêtes au dedans et non au dehors, ce qui indique d’une manière mystérieuse que toute sa gloire lui vient du dedans : bien même qu’elle soit méprisable au dehors, cependant elle brille dans son ame, qui est le trône de Dieu. A elle donc se rapporte cette parole : « Je suis noire, ce mais belle, ô filles de Jérusalem, comme les demeures de Cédar et comme les tentes de Salomon. » Et le Seigneur dit par la bouche du prophète : « Mon héritage est dans sa beauté. » Le prophète, considérant encore cela, dit : « Seigneur, j’ai chéri la beauté de ta maison, » qu’ornent spirituelle-