Page:Durand de Mende - Rational, vol 1, traduction Barthelemy, 1854.djvu/99

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lité et du danger où l’on est de répandre le sang du Christ ; ni de bois, car c’est un corps poreux et spongieux, et il absorberait le sang de Notre-Seigneur ; ni d’airain ou de cuivre, car la force du poison que produit ce métal provoquerait le vert-de-gris et le vomissement.

XLV. Et remarque que le nom du calice[1] a tiré son origine de l’Ancien et du Nouveau-Testament (Hier., xii) : « Le calice d’or de Babylone qui enivre toute la terre. » Et David : « Le calice dans la maison du Seigneur est plein de la douceur d’un vin pur et sans mélange. » Et ailleurs : « Je prendrai le calice du salut, et j’invoquerai le nom du Sei « gneur. » De même, on lit dans l’Evangile : « Pourrez-vous boire ce calice que moi je dois boire ? » Et encore : « Prenant le calice, il rendit grâces. » Et le calice d’or signifie les trésors de la sagesse cachés dans le Christ. Celui d’argent, la purification de la faute. Celui d’étain est le signe de la faute et de la punition ; car l’étain tient le milieu entre l’argent et le plomb ; et, bien que la chair du Christ n’ait pas été de plomb, c’est-à-dire pécheresse, elle a été cependant semblable à la chair sujette au péché. Et, bien qu’elle n’ait pas été d’argent, c’est-à-dire passible à cause de ses fautes, elle fut cependant passible pour notre faute ; car il porta lui-même nos faiblesses. On parlera du calice et de la patène au chapitre des Consécrations et des Onctions.

  1. Le calice, vase sacré où se fait la consécration du vin dans le sacrifice de la messe, était originairement une tasse, une coupe servant à boire, en latin calix. Autour de la coupe d’un calice conservé dans l’abbaye de Saint-Josse-sur-Mer, on lisait ces deux vers latins :

     « Cum vino mixta sit Ghristi sanguis et unda,
    « Talibus his sumptis salvatur quisque fidelis. »
    « Que l’eau mêlée avec le vin devienne le sang du Christ.
    « Que chaque fidèle soit sauvé après les avoir reçus. »

      Il y avait des calices d’une seule agathe, comme au trésor de Saint-Denis celui de l’abbé Suger, autour de la coupe duquel on lisait : Suger abbas (Suger abbé). On y montrait aussi un calice de cristal, enchâssé de vermeil doré avec quelques pierreries, et qu’on disait avoir servi à saint Denys.