Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/104

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Fils, et aucune n’est adressée à l’Esprit saint, parce que ce dernier est le don, et qu’on ne demande pas un don au don, mais plutôt à celui qui peut accorder ce don ; on le demande donc au Père et au Fils, et c’est à eux qu’on adresse la parole, comme aux donateurs, et non à l’Esprit saint, qui est le don, et qui procède également de l’un et de l’autre. Mais, si on adresse la parole à toute la Trinité, alors on dit en terminant : Per Dominum, sans per eumdem ou ejusdem, comme dans cette oraison du canon : Suscipe, sancta Trinitas, et dans cette autre, que l’on dit à la fin de la messe : Placeat tibi sancta Trinitas, où l’on emploie la formule : Per Christum Dominum nostrum, pour abréger. De même, dans la prière qu’on adresse à Dieu le Père, il en sera fait mention, comme dans celle-ci : Omnipotens sempiterne Deus, qui dedisti famulis tuis ; il y en a qui disent alors : Qui vivis et regnas Deus, per omnia secula seculorum. D’autres, par contraire, comprenant que cette prière même s’adresse à Dieu le Fils, disent alors : Qui vivis et regnas in unitale Spiritus sancti Deus, per omnia secula seculorum, et dans cette oraison : Fidelium Deus omnium conditor ; car la Trinité tout entière est créateur et rédempteur, quoique le Christ soit, à proprement parler, le rédempteur. On peut aussi dire que la prière qu’on adresse à la Trinité se termine sans distinction de personnes ; exemple : Qui vivis et regnas Deus per omnia secula seculorum. Que celui qui prie s’applique la prière ou la dise pour le peuple la Trinité daignera lui accorder ce qu’il demande, et ainsi encore les prières sont accompagnées de bénédictions. Dans la prière où l’on adresse la parole au chef (caput) de l’Église, il semble qu’on doit s’exprimer ainsi : Qui vivis et regnas, puisque le Christ est le chef de l’Église (Extra De sacra unct., cap. i) ; mais il n’en est pas ainsi, car la Trinité tout entière est le chef de l’Église ; c’est pourquoi l’on doit dire : Per Dominum nostrum.

XII. Dans les exorcismes pour chasser le démon, on se sert d’une autre formule, car, en bénissant l’eau, on dit : « Par