Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/112

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tament et parfois du Nouveau. Or, Jean, dont l’épître figure la voix, a prédit avec les anciens la venue du Christ, quand il a dit : « Celui qui doit venir après moi m’a été préféré ; » et il a montré le Christ présent avec les modernes, en disant ; « Voici l’Agneau de Dieu qui porte les péchés du monde. » Donc, parfois l’épître est tirée des apôtres, parce que, quoique leur enseignement n’ait pas précédé l’évangile, cependant il se rapporte à la vie éternelle, comme la loi et les prophéties ; et parfois l’épître se tire de l’Ancien-Testament, rarement pourtant, parce que le voile du temple fut déchiré et qu’on ne doit pas mettre de rideau devant les yeux. Cependant l’épître ne se prend pas dans les cinq livres de Moïse, parce qu’ils ne contiennent que des promesses temporelles ; en signe de quoi les leçons qu’on leur emprunte se terminent par un chant grave, comme on le dira bientôt.

VI. Il faut considérer que, quand la leçon (lectio) ou l’épître est prise des livres de Moïse ou de Salomon, on prononce leur nom, comme on le dira dans la préface de la sixième partie. Dans les épîtres qui sont tirées des Prophètes, des Actes des apôtres ou de l’Apocalypse, on dit au commencement cette oraison : In diebus illis, et à la fin : Ait Dominus omnipotens, parce qu’on rencontre souvent ces formules dans ces livres. Pour la même raison on dit dans les épîtres de [saint] Jacques et de [saint] Pierre : Charissimi, et dans les épîtres de [saint] Paul : Fratres et In Christo Jesu Domino nostro. Cependant, dans l’épître aux Hébreux il y en a qui disent qu’on ne doit pas mettre cette formule : Fratres, parce que l’Apôtre était suspect aux Hébreux ; mais il est mieux de s’en servir, parce qu’il y en avait de bons parmi eux, que Paul lui-même appelle frères dans un endroit de la même épître. Pour la même raison précitée, on dit avant l’évangile : In illo tempore. Cependant, à proprement parler, aucune épître n’est tirée de l’Ancien-Testament ; mais ces dernières reçoivent le nom de leçons (lectiones). Enfin, quoique dans les épîtres tirées de l’Apoca-