Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/147

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car devant la doctrine évangélique la loi et les prophètes se sont réduits entièrement à la lettre. Cependant, en certaines églises, aux jours ouvrables, un enfant portant un seul cierge précède le diacre, pour marquer qu’un seul précurseur, savoir, Jean-Baptiste, qui fut la lumière (lucerna) du Verbe, précéda le premier avènement du Christ, qui fut humble et caché. MaiS, aux jours de fêtes, deux cierges marchent devant le diacre, parce qu’au second avènement, qui sera solennel et manifeste, deux héraults, savoir, Elie et Enoch, seront envoyés en héraults et en éclaireurs, et ils seront tués par l’Ante-Christ dans Jérusalem, ce que symbolise l’extinction des cierges. On a parlé ailleurs des chandeliers et aussi des cierges, dans la première partie, au chapitre des Peintures.

XVI. La croix marche devant : Premièrement, pour montrer que le diacre doit prêcher le Crucifié. Deuxièmement, parce que celui qui le regarde avec foi est guéri de la morsure de l’antique serpent, car le Christ en croix c’est le serpent même d’airain sur le pilier. Troisièmement, la croix précède l’évangile, pour montrer que le prédicateur doit suivre le Crucifié. D’où vient que le Seigneur dit à Pierre : « Suis-moi » ([saint] Jean, chap. xxi). Puis le diacre monte à l’ambon.

XVII. On appelle, en latin, ambo, ambonis, le pupitre sur lequel on lit l’évangile (9)[1]. Le nom d’ambon vient du verbe ambio, ambis aller à l’entour, parce que cet endroit est entouré (ambitur) de degrés ou marches. Dans certaines églises il y a deux paires de degrés ou deux montées à l’ambon au milieu du chœur, l’une à gauche, savoir, vers l’orient, par où l’on monte ; l’autre à droite, savoir, vers l’occident, par où l’on descend, comme il a été dit plus haut. Le diacre monte du côté du midi, car le Christ vint (ascendit) de Béthel ou Bethléem, qui est au midi, à Jérusalem. Et il est dit : « Dieu viendra du côté du midi. » Le diacre monte donc à l’ambon pour marquer que le Christ entoure de sa protection (ambit) tous ceux qui gardent la parole de l’Évangile, pour pouvoir

  1. Voir la note 9 page 468.