Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/157

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XXXII. L’évêque respire le parfum de l’encens et baise l’évangile : Premièrement, pour montrer que ce que l’évêque a inspiré et enseigné, il l’approuve et l’accepte. Car Dieu ne reçoit rien que ce qu’il produit, et il ne récompense que ce qu’il donne, parce que, comme tout ce qu’il a fait est bon, ainsi il n’y a de bon que ce qu’il a fait. « Dieu regarda ce qu’il avait créé, et tout était excellent. » Deuxièmement, le célébrant baise le livre ouvert, pour montrer qu’il doit savoir que tout est ouvert et à nu devant ses yeux dans l’ancienne loi, selon cette parole de [saint] Luc, chapitre viii : « Pour vous, il vous a été donné de connaître le mystère du royaume de Dieu. » Et Malachie, chapitre ii : « Les lèvres du prêtre sont les dépositaires de la science, et c’est de sa bouche que l’on recherche la connaissance de la loi » (Extra De hœr. cum ex injuncto). Troisièmement, parce que lui seul entre dans le saint des saints, comme on l’a dit dans la préface de cette partie. Quatrièmement, parce que ce baiser signifie l’ardeur de l’amour pour l’Évangile, qui doit surtout être plein de force dans l’évêque, de telle sorte qu’il soit prêt à subir la mort pour lui (XXV, q. i, Violatores). Cinquièmement, le sous-diacre présente ouvert le livre au prélat ou au prêtre pour qu’il le baise, pour montrer qu’il doit mettre ses délices dans la foi, dont le cœur des fidèles est pénétré et ouvert à toutes les bonnes inspirations par la prédication de l’Évangile, qui avait été d’abord renfermée et comme contenue en germe dans la loi. Ensuite, dans certaines églises, on montre le livre fermé à ceux qui sont dans le chœur, parce qu’après les susdites paroles : « Pour vous, il vous a été donné de connaître le mystère du royaume de Dieu, » suivent celles-ci : « Mais pour les autres il ne leur est proposé qu’en paraboles. »

XXXIII. Et il faut prendre garde qu’après que le diacre, ayant lu l’évangile, baise le livre pour montrer qu’il a évangélisé ses frères avec charité et amour, alors enfin on porte l’évangile à l’évêque, représentant du Christ, pour qu’il le baise,