Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/162

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gile, marque la foi qui vient après la prédication. Ce qui a fait dire à saint Jean : « Après qu’il eut dit ces choses, beaucoup crurent en lui. » Car, selon l’Apôtre aux Romains, chap. x, « la foi vient de ce qu’on a ouï, et on a ouï parce que la parole de Dieu a été prêchée. »

II. Et on dit le symbole à haute voix, afin que tous le disent et l’apprennent : car tout chrétien est tenu de confesser publiquement la foi catholique, à cause de quoi il se signe au front. Mais à prime et à complies on le dit tout bas, de peur que « les mouches qui meurent dans le parfum n’en gâtent la bonne odeur, » comme on en touchera un mot dans la cinquième partie, au chapitre de Prime.

III. On dit encore à voix haute le symbole à la messe, pour marquer qu’aujourd’hui la foi catholique est librement prêchée et enseignée. Mais à prime on dit le symbole à voix basse, pour montrer que dans la primitive Église, surtout au temps de la passion du Christ, les prédicateurs et les professeurs de la foi gardèrent le silence ; et à complies on le dit aussi tout bas, pour marquer qu’il en sera de même à la fin des siècles : car, lorsque la persécution suscitée par l’Ante-Christ sera dans toute sa force, les lèvres des prédicateurs et des docteurs de la foi seront closes. C’est avec raison que le prêtre ou l’évêque commence le symbole, pour indiquer que tout bien procède du Christ : « car toute grâce excellente et tout don parfait vient d’en haut ; etc. » (I, q. I, Quam pio). Et afin que le musicien céleste ne dise pas : « Nous avons chanté devant vous, et vous n’avez point dansé, » le chœur répond d’une voix sympathique à l’enseignement de l’Évangile, et il célèbre avec un grand transport (tripudio) la foi catholique, en disant : Patrem omnipotentem, etc., quoiqu’à la messe du Pape cela s’observe parfois d’une autre manière, comme on le dira tout-à-l’heure.

IV. En outre, le prêtre, quand il commence le symbole, se place devant le milieu de l’autel, les mains étendues et élevées, et il les joint ensuite en continuant sa récitation. Or, le prêtre