Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/17

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Augustin, « le prêtre ne parfait rien, plus en bien qu’en mal, pourvu qu’il demeure avec les autres dans l’arche et observe la forme révélée par la colombe, parce que ce n’est pas par le mérite du prêtre, mais par la parole du Créateur, que se consomme ce sacrement. » Car l’or est également véritable dans le coffre du voleur comme dans le trésor du roi. D’où vient que le pontife Caïphe, persécuteur du seul et très-véritable grand-prêtre (bien qu’il ne fût pas sincère, lui), cependant le conseil qu’il donna fut vrai ; [mais] il ne donna pas le sien, mais celui de Dieu, et pareille chose a lieu de la même manière dans l’Église. Donc, l’iniquité du prêtre n’empêche pas l’effet du sacrement, pas plus que l’infirmité du médecin n’empêche la vertu de la médecine. Or, quoique l’opus operans (l’œuvre opérante) soit parfois impure, cependant l’opus operatum (l’œuvre opérée) est toujours pure. Et de même que tout est pur pour ceux qui sont purs, ainsi tout est impur pour ceux qui sont impurs. Donc, quand un méchant reçoit la vie, il encourt la mort. De même, au contraire, lorsque le bon souffre la mort, il acquiert la vie. Car celui qui mange indignement le corps du Christ mange son jugement. Mais ce que disent de ces hommes le Prophète : « Je maudirai vos bénédictions, » et Grégoire : « Leur bénédiction se change en malédiction, et leur prière en péché, » s’entend des hommes retranchés de l’Église et qu’elle ne peut plus souffrir, ou qui sont connus pour tels, dont la bénédiction doit, en tant qu’aux évêques, être réputée à l’égal d’une malédiction, parce que, selon [saint] Augustin (1re question) : « Pour le mal qui est en eux en telle ou telle proportion, on dit qu’ils souillent les sacrements, lorsque, cependant, ils restent immaculés ; car ils sont aux bons le chemin de la récompense, aux réprouvés celui du jugement. » D’où vient que [saint] Augustin dit : « Si la vertu du sacrement est spirituelle, elle est reçue comme une pure lumière par ceux qui doivent en être illuminés