Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/189

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ni fin, puisqu’il est l’alpha et l’oméga, le commencement des commencements et la fin des fins (Apocalypse, chap. i) ; et, cmme la figure ronde est formée point par point, cela veut dire que tout part de lui et que tout retourne à lui, ce qui a fait dire au Psalmiste : « La vérité forme ton entourage. » On a parlé de cette figure dans la préface de la seconde partie, et i en traitera encore dans la sixième partie du canon, aux mots Accepit panem.

IX. On offre deux choses, un don et un sacrifice. On appelle don tout ce qu’on offre en or, en argent ou en toute autre matière. Cependant un don et un présent sont deux choses différentes, comme on le dira à l’article de la première partie du canon, aux mots Hœc dona.

X. Le sacrifice, c’est la victime et tout ce qu’on brûle sur l’autel ou ce qu’on y met comme une chose devenue sacrée ou cmme un symbole, parce que l’hostie est consacrée pour nous par une parole mystérieuse, en mémoire de la passion du Seigneur. Mais certains hérétiques pervers nous reprochent d’être grandement présomptueux, parce que nous sacrifions et parce que nous appelons sacrifice la consécration de l’hostie, tandis que l’Écriture dit par la bouche du Seigneur : « Je ne veux pas de sacrifice. » Et Isaïe : « Qu’on ne m’offre plus un vain sacrifice. » Et dans l’Évangile : « Je veux la miséricorde et non le sacrifice. » David : « Si tu avais souhaité un sacrifice, je n’aurais pas manqué à t’en offrir ; mais tu n’aurais pas les holocaustes pour agréables. » Touchant cela, nous avons dit ce que c’est qu’un sacrement, dans la première partie, au chapitre des Sacrements de l’Église. Tout ce l’on donne à Dieu lui est ou dédié ou consacré. Ce que l’on dédie se donne avec des paroles (dicendo datur), d’où vient le nom même de dédicace. Donc, ceux qui pensent que la consécration a le même sens que la dédicace sont dans l’erreur. Le mot immolation, employé par les anciens, vient de ce qu’on plaçait un gâteau rond (mola) sur la tête de la victime