Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/210

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

VII. Troisièmement, en priant secrètement le prêtre figure les prières secrètes que le Christ faisait en ces termes : « Mon Père, s’il est possible, que ce calice s’éloigne de moi. »

VIII. Quatrièmement, ce silence du prêtre révèle le mystère caché dans les sacrifices des patriarches, tels que ceux d’Abel d’Isaac, de l’agneau pascal, de la génisse rousse, du bouc émissaire.

IX. Cinquièmement, ce silence représente celui que le Seigneur garda pendant la passion, car il fut conduit comme une brebis à la boucherie, exemple que les martyrs ont imité. D’où vient qu’on chante ces paroles : Non murmur resonat, nor querimonia, etc.

X. Sixièmement, on dit en silence et en secret les prière ! qui suivent l'oblation, parce que les Juifs, aussitôt après la résurrection de Lazare, voulurent tuer Jésus ; mais il se cache dans la ville d’Ephrem, dans la solitude, et cessa de prêcher et d’opérer des miracles, jusqu’au samedi des Rameaux, qu’il vint chez Simon le lépreux, et alors il prêcha ouvertement.

XI. C’est pour désigner cette prédication que le prêtre élève de nouveau la voix à la fin de la secrète, et dit ouvertement et à haute voix : Per omnia secula seculorum, qu’on a expliqué au chapitre de l’Oraison ou de la Collecte. Deuxièmement, le prêtre dit tout haut : Per omnia, pour montrer qu’après sa résurrection le Christ a prêché ouvertement. Troisièmement, parce que c’est le commencement de l’oraison suivante, comme on le dira tout-à-l’heure. Et comme le prêtre réclame l’assentiment du peuple et la confirmation de ses paroles, comme le prêtre est le délégué du peuple, c’est pourquoi l’assemblée exprime son assentiment en disant : Amen.

XII. Le monde ayant été créé par Dieu, le prêtre, avant de dire : Per omnia secula seculorum, met ses mains sur l’autel : Premièrement, pour montrer qu’il se dépouille de toute pensée temporelle, et qu’il se jette entièrement dans le sein de Dieu, en s’attachant de toute son ame à l’immolation de la