Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/24

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autre messe ; mais ailleurs (alias), autant de fois qu’il célèbre, autant de fois il prend le corps du Christ et aussi la perfusion ou ablution.

XXVII. Mais est-ce qu’il consacre après avoir dîné ? Je réponds ainsi : Cela est permis, mais il ne doit pas le faire. En effet, le jeûne n’est pas d’absolue nécessité, comme saint Augustin le témoigne clairement dans le canon in D. c. ; autrement le Seigneur n’eut pas consacré. Cependant maître Hugues[1] dit le contraire.

XXVIII. Or, dans les anciens temps, lorsque les hérésies pullulaient et attaquaient la Trinité, d’après l’institution d’Alcuin, maître de Charles (Charlemagne), à la demande de Boniface, archevêque de Mayence, il fut établi par ce prélat qu’à la première férie (le dimanche)[2] on dirait la messe de la Trinité ; à la deuxième férie, celle de la sagesse ; à la troisième férie, de l’Esprit saint ; à la quatrième, de la charité ; à la cinquième férie, des anges ; à la sixième, de la croix ; à la septième, de la bienheureuse Vierge. Mais cette cause venant à cesser, cette pratique cessa, et l’office du dimanche ayant été réglé, il fut établi que la première férie aurait son office, à savoir : de la Trinité ; la seconde des anges, parce qu’ils furent créés ce jour-là, premièrement dans la possession des biens gratuits ; et ensuite la lumière fut séparée des ténèbres, c’est-à-dire les bons anges des mauvais, parce qu’alors les mauvais tombèrent, mais les bons furent affermis et confirmés.

XXIX. Et, dans la première férie, les anges furent créés avant les biens de la nature. On chante aussi la messe pour les morts dans la seconde férie, afin que nous leur appliquions les mérites des anges. Et parce que, comme disent quelques-uns dans la première férie, ceux qui sont dans le purgatoire ont du rafraîchissement, et aussitôt, à la seconde férie, ils retournent à leurs peines et à leur labeur,

  1. Hugues de Saint-Victor.
  2. V. Du Cange, verbo Feriœ.