Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/246

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louanges, parce que le Christ l’institua en rendant grâces à Dieu, comme on le dira dans la sixième particule du canon, aux mots : Gratias agens. Troisièmement, c’est parce que, quand nous offrons quelque chose à Dieu, nous lui rendons ce qui lui appartient, et que nous ne lui donnons rien qui soit à nous, selon cette parole : « Si j’ai faim, je ne te dirai pas : La terre et tout ce que renferme son globe est à moi ; mais : Immole à Dieu un sacrifice de louanges, et rend tes vœux au Très-Haut. » Quatrièmement, parce que nous devons louer Dieu, non-seulement parce qu’il a souffert pour nous, mais encore parce qu’il est toujours avec nous, chaque jour de la vie, jusqu’à la mort ; ou bien, parce que non-seulement il s’est livré pour payer notre rançon, mais aussi parce qu’il s’est donné à nous comme une nourriture : comme rançon, afin de nous racheter de la mort ; comme nourriture, afin de nous sustenter jusqu’à la vie éternelle, selon cette parole : « Celui qui me mange vit par moi, » c’est-à-dire pour lui-même, car telle est l’ecthèse ou l’explication de ces mots qui suivent, et que voici : « pour la rédemption de nos âmes, pour l’espérance de leur salut et de leur conservation. »

V. Le prêtre dit ensuite : « pour tous ceux qui leur appartiennent, » savoir : pour leurs parents ou alliés, pour leurs connaissances ou amis ; car, bien que nous soyons obligés de chérir aussi nos ennemis, selon cette parole : a Chérissez vos ennemis, » cependant nous devons observer l’ordre de la charité, qui nous fait commencer par nous-mêmes (XXIII, q. v. Si non licet ; De pœni., d. iii, Sane cavendum extra de usus pallii, in fin :), selon cette parole : « Le roi m’a fait entrer dans le cellier où il met son vin, il a réglé dans moi la charité ; » et l’Apôtre ajoute : « Lorsque l’occasion se présente, faisons du bien à tout le monde, mais surtout aux fidèles. » — « Pour la rédemption de leurs âmes, etc. » Comme si le prêtre disait : « Nous offrons ce sacrifice, non pour un avantage temporel, ou parce que nous désirons les choses de la terre,