Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/254

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Créateur, et en changeant la gloire de Dieu incorruptible en la ressemblance de l’homme corruptible.

III. Donc, si l’on ne doit adorer ni les hommes ni les anges, que ceux-là pèsent bien ce qu’ils font qui, sous le prétexte d’une certaine religion ou piété, adorent diverses images ; en effet, il n’est point permis d’adorer quoi que ce soit qui provient de la main des hommes, comme on l’a prouvé dans la première partie, au chapitre des Peintures. Il n’y a qu’une seule image de Dieu le Père que nous devons confondre dans une commune adoration avec Dieu le Père, et cette image c’est le Fils unique de Dieu, Jésus-Christ, qui est la splendeur de sa gloire et la figure de sa substance, dont nous devons adorer non-seulement la divinité, mais encore l’humanité, suivant ce texte : « Adorez l’escabeau de ses pieds, parce qu’il est saint. » Pour ce qui est des autres images et créatures sacrées et saintes, à savoir, les anges, les hommes et les sacrements, nous pouvons les vénérer, non par le culte de latrie, mais par celui de dulie. Touchant l’adoration des anges, on lit qu’Abraham, ayant levé les yeux sur les hauteurs qui bordent la vallée de Membré, vit trois anges et adora l’un d’entre eux ; Loth, de son côté, alla à la rencontre de deux anges qui entraient dans la ville, et les adora, les priant de recevoir l’hospitalité dans sa maison. A l’égard de l’adoration des hommes, on lit que Jacob, voyant venir Esaü, franchit les deux escortes qui accompagnaient les deux frères, et, se prosternant sept fois à terre, l’adora. Les fils de Jacob adorèrent aussi Joseph en Égypte. L’Eglise dit touchant l’adoration des choses saintes : « Nous adorons ta croix, ô Seigneur ! » Et ailleurs on lit : « Les chrétiens vénèrent pieusement et adorent les saintes images. »

IV. Suivent ces mots : Dies quoque nostros. Et remarque que le pape Léon les ajouta dans le corps du canon (infra actionem). Le prêtre ajoute : Hanc igitur oblationem jusqu’à placatus. Or on dit que le bienheureux Grégoire ajouta au canon les troi prières suivantes ; la première est celle-ci : « Diesque nostros