Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/259

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Cependant il y a des prêtres qui, au pénultième et dernier Dominus vobiscum, ne baisent point l’autel, ni ne le marquent du signe de la croix, mais qui se contentent de se signer eux-mêmes, et c’est avec raison, soit parce que par le baiser donné à l’autel à la fin de la messe on entend que le prêtre approuve tous ceux qui ont précédé et leur donne son adhésion de toute l’affection de son ame, soit parce que l’on doit croire tout es prit immonde chassé de ce lieu même par la présence du corps du Seigneur. On a parlé du baisement de l’autel et du livre au chapitre du Baisement de l’autel.


CHAPITRE XL.
DE LA CINQUIÈME PARTIE DU CANON.


I. Quam oblationem (17), etc., est la cinquième partie du canon, dans laquelle le prêtre s’apprête à consacrer le corps du Seigneur, en disant : « Quam oblationem, » c’est-à-dire : « Nous t’en prions, ô Dieu ! sous tous rapports, » c’est-à-dire de toute notre pensée, de toute notre ame, de toute la force de notre intelligence, daigne bénir, etc., cette matière terrestre destinée à se changer au corps de ton Fils.

II. Or, le Mercredi saint, Judas, un des douze, possédé par Satan, consomma un énorme sacrilége en vendant trente pièces d’argent le Fils de Dieu aux pharisiens, pour compenser le dommage qu’il avait éprouvé de la perte du parfum. « Pour quoi, dit-il, ne vend-on pas ce parfum trois cents deniers que l’on donnerait aux pauvres ? Et il parlait ainsi, non qu’il s’embarrassât des pauvres, mais parce qu’il était voleur, et que, portant la bourse, il dérobait l’argent qui lui était confié. » Or, chaque pièce d’argent valait dix deniers ordinaires, et ainsi la perte du parfum, qui valait trois cents deniers, fut compensée