Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/263

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bénir, » c’est-à-dire la changer en cette hostie qui est à tous égards bénie, inscrite, ratifiée, raisonnable et acceptable.

XII. L’hostie salutaire est dite bénie, c’est-à-dire pure de toute source de malédiction, tant originelle qu’actuelle, tant criminelle que vénielle, dans le même sens qu’Elisabeth dit à la Vierge : « Le fruit de tes entrailles est béni ; » elle est dite inscrite, c’est-à-dire désignée par les figures et les Ecritures anciennes, tant par l’agneau pascal que par la manne céleste ; tant par Isaac, « sur le point d’être immolé, que par Abel, vraiment immolé, parce que (comme dit saint Jean), « Celui-ci est l’agneau qui a été immolé dès l’origine du monde. » Elle est dite ratifiée, comme si on voulait exprimer qu’elle n’est pas transitoire, comme la loi ancienne, qui a cessé du jour où la nouvelle lui a succédé ; mais celle-ci reste pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédech. Elle est dite raisonnable, comme pour exprimer qu’elle ne ressemble pas aux sacrifices antiques des animaux, comme l’ancienne loi, qui, par le sang des boucs et des taureaux, ne pouvait purger du péché, tandis que la nouvelle, par le propre sang du Christ, lave la conscience, qu’elle délivre des œuvres mortes. Elle est dite acceptable, comme pour la distinguer de celle dont le Prophète dit : « Vous avez rejeté le sacrifice et l’oblation ; » de celle dont le Seigneur dit ; « Non accipiam de domo tua vitulos, etc. ; Je n’accepterai pas de veaux de ta maison, ni de boucs de tes troupeaux ; » mais c’est vraiment l’offrande dont le Psalmiste dit : « Tibi sacrificabo hostiam laudis, Je te sacrifierai une hostie de louange. » C’est d’elle dont le Seigneur parle en ces termes : « Le sacrifice de louange m’honorera. »

XIII. Et, selon cette disposition, on ajoute avec raison : « ut fiat corpus et sanguis dilectissimi Filii tui Domini, etc., afin qu’elle devienne le corps et le sang de ton bien-aimé Fils, notre Seigneur. » Car le Fils est le bien-aimé du Père, selon ces paroles : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; » et nous devons l’aimer, parce que lui-même, le premier, nous a aimés et