Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/298

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III. Suivent ces paroles : Accipiens et hune proeclarum calicem, etc., « Prenant ce calice illustre entre tous. » On parle du contenant pour le contenu. Car c’est toujours le seul et le même Jésus-Christ qui est sacrifié par tous les prêtres, maintenant, ici et ailleurs ; qui est tout entier dans le ciel, tout entier sur l’autel et tout à la fois à la droite du Père, et qui demeure sous l’espèce du sacrement, comme il en a été touché un mot dans la sixième particule du canon, à la formule : Elevatis oculis. Or, il est évident que c’est en voulant parler du vin qu’il a consacré dans le calice, qu’il ajoute : « Je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, etc. » Et ces consécrations se font avec un signe de croix, comme il a été dit dans la sixième particule, à ce mot : Benedixit, parce que par la vertu de la croix et des paroles a lieu la transsubstantiation des natures. Or, ces paroles sont : Hic est calix mei sanguinis, « Ceci est le calice de mon sang, » c’est-à-dire contenant mon sang, ou signifiant la passion où je verserai mon sang.

IV. Remarque que la passion est appelée calice, soit à cause du breuvage qui échauffe (calida potione), soit parce que ce breuvage, est pris avec mesure ; car Dieu, qui est fidèle, ne permet pas que nous soyons affligés au-delà de nos forces (I Cor., x). On a parlé du calice dans la première partie, au chapitre des Peintures. En cet endroit, après avoir élevé un peu le calice, le prêtre le dépose sans le quitter, pour signifier que chacun des apôtres reçut ainsi le calice que le Seigneur administra à chacun d’eux.

Suivent ces mots : « novi et æterni Testamenti, etc. ; » sous-entends confirmatio (l’assurance). Il dit novi, parce qu’il nous renouvelle par la foi du Christ ; il dit æterni (éternel), parce que la loi nouvelle n’est pas transitoire comme l’ancienne loi (Extra De celeb., c. Cum Marthæ). Car l’Ancien-Testament, dans lequel on offrait le sang des boucs et des veaux, promettait à l’homme des biens temporels et passagers, tandis que le Nouveau, qui a été consacré par le sang du Christ, promet des