Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/322

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saint, » c’est-à-dire le peuple chrétien. Car ce que le peuple fait par ses vœux, les prêtres l’achèvent par leur ministère : Offerimus prœclarœ majestati tuœ, « Nous offrons à ta suprême majesté ; » prœclarœ, c’est prœ ceteria clarœ, « illustre audessus de toutes les autres. » Car si les justes doivent briller comme le soleil dans le royaume de leur Père, avec combien plus d’éclat la majesté divine ne brille-t-elle pas au-dessus de la leur ! De tuis donis, « de tes dons, » c’est-à-dire du fruit de nos moissons, par rapport au pain qui a été changé en la chair. Ac datis, c’est-à-dire des fruits des arbres ; et cela se rapporte au vin qui a été consacré au sang.

VIII. Des uns et des autres : Offerimus hostiam puram, hostiam sanctam, hostiam immaculatam ; « Nous t’offrons une hostie pure, une hostie sainte, une hostie sans tache, » c’est-à-dire l’eucharistie, exempte de toute souillure originelle, vénielle et criminelle. Nous avons dit, à la particule sixième, d’où dérive le mot hostie, à ces mots : qui pridie. Ou bien encore pure, quant à la connaissance ; sainte, comme par un cœur pur, quant aux paroles ; immaculée, quant aux œuvres, parce qu’elle n’a pas fait le péché, et que la ruse n’a pas été trouvée sur ses lèvres. Supplée Hoc est, c’est-à-dire panem sanctum, « un pain saint, » un pain sanctifiant ; supplée, qui donne la vie éternelle, quant à la robe de la chair. Et calicem salutis perpetuœ, « et le calice du salut éternel, » quant à la robe de l’ame, d’après ces paroles : « Je suis le pain vivant descendu du ciel ; si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. »

IX. Ces paroles peuvent encore être expliquées d’une autre manière, comme si le Christ était appelé hostie pure, parce qu’il a été conçu sans péché ; pain de vie éternelle, parce qu’il est la nourriture des anges ; et calice du salut éternel, parce qu’il est la nourriture des hommes. Ou, d’une troisième manière : hostie pure, parce que le Christ a été offert pour nous délivrer de l’impureté du péché originel ; hostie sainte, parce qu’il a été blessé, pour que de ses blessures coulassent en abon-.