Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/344

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XIX. Il faut donc remarquer que l’on fait sept fois des signes de croix sur le sacrifice pendant le canon. La première fois, on en fait trois, en disant : hœc dona, hœc munera, etc. La seconde fois, on en fait cinq, en disant : quam oblationem tu Deus, etc. La troisième fois, on en fait deux, dont un en disant : qui pridie, etc. ; tibi gratias agens benedixit ; et l’autre à ces mots ; Simili modo, à cet endroit : item gratias agens. La quatrième fois on en fait cinq, en disant : hostam puram, etc. La cinquième fois, on en fait deux, à ces mots : sacrosanctum Filii tui corpus, etc. La sixième fois, on en fait trois, à ces mots : sanctificas, vivificas, etc. La septième fois, on en fait cinq, à ces mots : per ipsum, comme on l’a dit en son lieu. Donc, dans ces sept fois, le sacrifice reçoit deux fois deux signes, deux fois trois, deux fois cinq, et la septième il en reçoit deux et trois.

XX. Ce qui, tout réuni, = 5 X 5 =25, nombre qui, élevé au carré, conserve toujours la même racine, quand même on le multiplierait jusqu’à l’infini. Car, quelle que soit la multiplication du sacrement de l’eucharistie, il est toujours le même sacrifice. S. Augustin, cependant (De consec., dist. ii, Semel), dit que, si l’on ne faisait qu’un signe de croix sur le pain et le vin, cela pourrait suffire, parce que le Soigneur n’a été crucifié qu’une fois. De plus, dans ce sacrement, les cinq sens du corps, la vue, l’ouïe, le goût, l’odorat et le toucher entrent en exercice par la couleur, la saveur, l’odeur, la fraction et la manducation, afin que les cinq sens spirituels de l’ame soient comblés Ces cinq sens spirituels, ce sont : la vue de l’intelligence, l’ouïe de l’obéissance, l’odorat du discernement, le goût de la charité et le toucher des œuvres. Au sujet de ces cinq sens, on trouve dans l’Évangile : « Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voici que j’en ai cinq autres de plus. » Mais le nombre deux et le nombre trois conviennent bien à ce sacrement ; le nombre deux à cause de la chair et du sang ; le nombre trois, à cause du pain, du vin et de l’eau. De même, le nombre deux convient, à cause de la double manière de prendre le sacrement, c’est-à-dire la