Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/373

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on n’en mentionne que trois spécialement, à cause de quelques prérogatives qui leur appartiennent, c’est-à-dire à cause du privilège de la haute dignité qui réside dans Pierre ; à cause du privilège de la prédication qu’eut saint Paul, et par rapport à ses immenses travaux ; saint André, enfin, à cause de l’excessif désir qu’il eut d’être crucifié[1].

V. Dans l’oraison se trouve encore l’intention d’invoquer non-seulement les apôtres, mais encore tous les saints, qui sont distingués en trois états : car tous ceux qui font partie de l’Eglise militante ont été ou sont dans l’état conjugal, et ils sont représentés par Pierre ; ou dans l’état de continence ou de veuvage, et ils sont représentés par André, que l’on croit, d’après saint Chrysostôme, être resté dans l’état de veuvage ; ou dans l’état virginal, et ils sont représentés par Paul ; à cet état appartiennent aussi les anges, parce que la virginité est la sœur des anges. On fait mention aussi de la bienheureuse Marie, comme de la porte de la miséricorde. Enfin, remarque qu’après la secrète on dit trois choses pour achever le mystère de la consécration du corps du Seigneur, c’est-à-dire : Prœceptis salutaribus, l’oraison dominicale ; puis cette oraison : Libera nos, quœsumus, et cela à cause des trois jours que le corps du Christ séjourna dans le tombeau, ou à cause des trois lois, naturelle, mosaïque et évangélique.

  1. On sait que S. André subit le supplice de la croix. Quand il aperçut de loin l’instrument sur lequel il allait terminer sa vie, il le salua en disant : « Salut, croix qui a été consacrée par le corps de Jésus-Christ, et que ses membres ont ornée de tant de perles. Avant que le Seigneur eût été lié sur toi, tu étais un objet de terreur ; maintenant ceux qui sont enflammés de l’amour céleste t’appellent de tous leurs vœux. Je viens donc à toi plein de sécurité et de joie, afin que tu reçoives le disciple de celui qui est mort sur toi ; je t’ai toujours chérie, et j’ai constamment désiré t’embrasser, bonne croix ! longtemps désirée et que les membres du Sauveur ont revêtue de tant de beauté et d’éclat, toi que j’ai recherchée sans cesse, reçois-moi du milieu des hommes et rends-moi à mon maître, afin que celui qui m’a racheté par toi me voie arriver à lui par toi. »