Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/382

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IX. Plusieurs disent à ce sujet que les trois fractions de l’hostie figurent les trois états des bienheureux dans le ciel, dans le purgatoire et dans le monde, comme on le dira bientôt. Or, à quelques égards, le calice figure l’éternelle jouissance, comme on l’a déjà dit. Et comme ceux qui vivent dans le siècle, aussi bien que ceux qui sont dans le purgatoire, doivent un jour être admis à partager cette jouissance, c’est pour cela que les deux parties de l’hostie sont conservées hors du calice, jusqu’à ce qu’elles soient consommées ; mais cette raison ne s’accorde pas en tout avec ce que nous avons dit ci-dessus, et nous donnerons plus bas une autre explication. On peut encore dire que les deux parties de l’hostie sont placées sur la patène, parce que, si l’on tenait dans les deux mains toutes les particules à l’ouverture du calice, on pourrait encourir bien des dangers : ainsi, on pourrait se tromper facilement et mettre dans le calice une partie qui ne doit pas y être mêlée ; ou bien encore, par suite du tremblement des mains, ces parties pourraient tomber dans le calice : le prêtre, ainsi embarrassé, ne pourrait s’acquitter librement de son office ; et autres choses semblables. D’autres, cependant, tiennent toutes les parties de l’hostie sur l’ouverture du calice, de peur qu’en les changeant de place quelque particule ne tombe ou ne reste dans la patène, ce dont on parlera encore au chapitre de la Communion du prêtre.

X. Neuvièmement : Pourquoi le prêtre tient-il sur le calice la particule qui est restée dans sa main droite ? A ceci il faut répondre que cette particule, comme on l’a déjà vu, représente ceux qui, vivant dans leurs corps, ont encore besoin de la miséricorde de Dieu ou des mérites sus-mentionnés de la passion du Christ et de l’effusion de son sang. Cette particule est donc tenue à l’ouverture du calice, la face dirigée vers le sang, afin de donner à comprendre l’intention, l’attente et l’espérance des vivants, par rapport aux mérites et à la passion du Christ. Le prêtre la tient avec le pouce, qui signifie la vigueur de la