Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/383

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vertu, et avec l’index, symbole de la discrétion de l’esprit, pour montrer que l’on doit considérer et attendre ces mérites avec une foi robuste et un esprit discret ; ou bien, encore, elle est tenue avec deux doigts, pour marquer la double nature qui exista dans le corps du Christ, la nature divine et la nature humaine. Cette partie est mêlée au sang, pour montrer que ceux qui considèrent et attendent dignement et avec foi les mérites et la passion du Christ, sont aidés par cette passion et par ces mérites.

XI. Dixièmement : Pourquoi le prêtre se relève-t-il pour dire : Per omnia secula seculorum ? Nous répondrons que, comme il veut demander que le Seigneur soit toujours avec nous, comme tout fruit excellent et tout don parfait viennent d’en haut (I, q. ii » Quam pio), c’est avec raison qu’il s’élève à Dieu de corps et d’esprit, espérant de recevoir ce qu’il demande.

XII. Onzièmement : Pourquoi, en prononçant ces paroles, élève-t-il la voix, tenant aussi le calice un peu élevé ? A ceci nous répondrons que le prêtre, vicaire du Christ, après la fraction de l’hostie, comme on l’a dit, et sur le point d’annoncer la paix, élève la voix, pour que le peuple, qui désire la paix, le comprenne et réponde Amen (xxxviii). Il montre aussi avec soin le calice un peu élevé de l’autel, pour désigner le Christ, qui était descendu par sa passion, symbolisée parle calice ; mais qui, s’élevant par sa résurrection d’entre les morts, apparut ensuite à ses disciples effrayés et leur dit : Pax vobis, « La paix soit avec vous. » On peut encore dire, comme on l'a déjà expliqué, que la particule que l’on tient à l’ouverture du calice représente les vivants, les croyants et ceux qui attendent le secours des mérites de la passion et de l’effusion du sang du Christ. De plus, cette particule est ainsi tenue, pour que nous croyions deux choses : premièrement, que le Christ est vrai Dieu, et que son corps et son sang n’ont jamais été séparés de sa divinité ; deuxièmement, que le Christ a été vrai homme,