Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/52

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désignés les saints du Nouveau-Testament. Le livre des évangiles symbolise le Nouveau-Testament ; les porte-cierges et les thuriféraires, les saints qui ont ouvert les voies au Nouveau-Testament ; et les deux chandeliers, avec leurs cierges allumés, rappellent la loi et les prophètes, qui annonçaient le Christ, lumière du monde.

IV. Or, on ne doit pas sacrifier sans feu (Extra De celeb. miss., cap. Si), selon cette parole du Lévitique, chap. vii : « Le feu brûlera toujours sur mon autel. » On a dit, dans la première partie, au chapitre des Peintures, ce que signifient et la lumière et les chandeliers. On porte les cierges sur des chandeliers, lesquels désignent un fondement, parce que la lumière des prédicateurs doit briller devant les hommes sur le fondement de l’Évangile. C’est donc par une magnifique raison que le diacre et le sous-diacre suivent les chandeliers qui précèdent l’évangile, parce que la loi et les prophètes précédèrent la loi de grâce. Dans certaines églises, il y a trois cierges, dont celui du milieu se rapporte à cette parole : « Partout où deux ou trois personnes seront assemblées en mon nom, je serai au milieu d’elles. » Dans d’autres églises, il y a sept cierges[1], parce que les sept dons du Saint-Esprit illuminent toute l’Église. Nous parlerons de cela ailleurs, à l’article de l’Évangile.

V. Le thuriféraire marche devant les porte-cierges et les autres, pour marquer que la mystique de l’encens est la même dans le Nouveau que dans l’Ancien-Testament, et que dans tous deux elle figure les saints. L’encensoir marque clairement le cœur humain, qui doit être ouvert par le haut pour recevoir, et fermé par le bas pour garder et retenir : il doit contenir le feu de la charité et l’encens de la dévotion, ou d’une très-suave oraison, ou des bons exemples qui tendent en haut, ce que marque la fumée odorante qui monte de l’encensoir. Or, de même que l’encens exhale un parfum suave dans le feu de l’encensoir et monte en haut, ainsi la bonne œuvre ou la prière qui procède de la charité embaume par-dessus tous les par-

  1. Voir la note 4 à la fin du volume.