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CHAPITRE VIII.


DE LA BÉNÉDICTION DE L’ENCENS, ET DE LA GARNITURE DE L’ENCENSOIR.


I. Le Confiteor étant achevé et l’absolution donnée, le pontife ou le prêtre, avant de dire : Deus, tu conversus, etc., bénit l’encens et le met dans l’encensoir qu’on lui présente, parce que le grand-prêtre de l’ancienne loi, couvert du sang des victimes, remplissait d’encens l’encensoir, afin que, pendant sa prière, la vapeur parfumée le couvrît d’un nuage, comme il a été dit dans la préface de cette partie. C’est aussi pour rappeler qu’un ange vint et se tint debout devant l’autel, portant en ses mains un encensoir d’or qu’il remplit du feu de l’autel, et il lui fut donné beaucoup d’encens, qui était le résultat des prières des saints. Cet ange, c’est le Christ ; l’encensoir d’or, c’est son corps immaculé ; l’autel, c’est l’Église ; le feu, la charité ; l’encens, la prière, selon cette parole du Prophète : « Que ma prière s’élève vers toi comme la fumée de l’encens. » L’Ange, c’est-à-dire le Christ, est donc venu ; il s’est tenu devant l’autel, c’est-à-dire en présence de l’Église, ayant un encensoir d’argent, c’est-à-dire un corps sans tache, plein de feu, c’est-à-dire de charité, et il a reçu beaucoup d’encens des fidèles, c’est-à-dire leurs prières, afin d’offrir, c’est-à-dire de faire valoir auprès de son Père les prières des saints.

II. Et remarque que le célébrant ne dit pas toutes les oraisons : le Christ, en effet, n’exauce pas toutes les prières ; mais il en dit quelques-unes, savoir, de celles qui se rapportent au salut. D’où vient que Paul ayant demandé trois fois au Seigneur d’ôter de lui l’aiguillon de la chair, le Seigneur lui répondit : « Ma grâce te suffit ; » car la vertu s’épure dans l’infirmité de