Page:Durand de Mende - Rational, vol 2, traduction Barthelemy, 1854.djvu/98

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tention et componction qu’il faut que nous soyons en présence de la divine majesté et des anges, afin que notre esprit soit à l’unisson de nos paroles, selon cette parole du Psalmiste : « Le Seigneur a exauce la voix de mes larmes ; » et encore : « Un esprit brisé de douleur est un sacrifice digne de Dieu, etc. » La prière doit aussi être dévote, car on doit supplier avec dévotion le Créateur de toutes choses. Et pendant que le prêtre dit à voix haute l’oraison, les assistants ne doivent pas la réciter, mais la suivre attentivement et y répondre : Amen. Pour qui ou pourquoi doit-on prier ? On dira cela dans la sixième partie, au chapitre du Vendredi saint. Qu’est-ce que la prière ; à quelle heure et en quel lieu les Heures canoniales doivent elles être dites, et de quel côté doit-on prier ? On répondra à toutes ces questions dans la préface de la cinquième partie. Que signifie l’oraison qu’on dit avant l’épître ? On le saura au chapitre où l’on parle de la manière dont s’asseoit le pontife. Or, pendant que le prêtre prie, il se tient à la droite de l’autel, selon cette parole de l’Exode : « Aaron priera une fois l’an sur les cornes de l’autel, et cette expiation continuera toujours parmi vous de race en race. » Cette position du prêtre à la droite de l’autel figure ce qui avait été prophétisé, savoir, que Dieu viendrait du côté du midi. Car le Christ a enseigné les Juifs, vers qui il avait été envoyé par son Père, parce que le côté droit figure les Juifs et le côté gauche les Gentils ; et comme l’allégresse est symbolisée par la droite, et la tristesse par la gauche, voilà pourquoi le prêtre va d’abord au côté droit de l’autel, pour montrer la joie que causa au monde la naissance du Seigneur. Ensuite, quand il va dire l’évangile il se tourne du côté gauche, pour marquer la tristesse de la passion. Mais il revient encore à droite, pour annoncer la joie de la résurrection ; on parlera autrement de cela au chapitre du Changement de Place du prêtre. Et quand le pontife romain va prier, il se rend à son siège, élevé derrière l’autel ; et pour ce qui est d’un autre évêque, il monte au coin de l’autel, et, s’y tenant debout,