Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/103

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ges en l’honneur de Dieu, en entonnant l’antienne ; et parce qu’il nous a délivrés, nous lui rendons grâces en chantant à haute voix ce même cantique ; et pourquoi ? parce qu’il nous a visités dans notre misère et qu’il a racheté son peuple. Nous dirons dans la sixième partie, au Jeudi saint, pourquoi encore on le chante à haute voix. Ou bien encore on dit le cantique après les psaumes, les leçons et le verset, pour nous rappeler qu’à la fin de la loi nouvelle, désignée par les psaumes précités de matines, nous recevrons la récompense promise à Abraham, si, pénétrés de la doctrine du Christ, désignée par la leçon, et visités pour le service de Dieu, symbolisé par le verset, nous servons le Seigneur tous les jours de notre vie, sans crainte ; dans la sainteté et la justice.

XXVIII. On dit encore le psaume Benedictus en cet endroit, parce qu’il y est question du précurseur de Celui qui est venu dans le sixième âge, et c’est le sixième psaume de laudes. Et remarque que, comme ce cantique et le cantique de Marie font partie des évangiles, c’est pour cela qu’on les chante debout. Au reste, ces deux cantiques ne se chantent pas dans l’Eglise dans l’ordre où ils ont paru. Le Maître adopte cet ordre dans ses histoires, où il parle de la naissance du précurseur ; car le cantique de Zacharie est chanté le premier, quoiqu’il n’ait paru que le second, parce qu’on y lit : Et erexit cornu salutis nobis, « Et il a suscité pour notre salut un puissant médiateur, » ce qui s’est fait dans la résurrection ; et comme il s’adresse à l’enfant qui fut l’aurore du soleil, c’est pourquoi il se chante à laudes. Or, comme dans le cantique de la Vierge, où on lit : Respexit humilitatem ancillæ suæ, « Il a regardé la bassesse de sa servante, » c’est-à-dire de l’Eglise, représentée par Marie elle-même, ce qui arriva au sixième âge ; il est question aussi de l’incarnation : Suscepit Israël, etc., « Il a pris en sa sauvegarde Israël son serviteur ; » c’est pourquoi ce cantique se chante à vêpres, c’est-à-dire au sixième office du jour. Troisièmement, le cantique de Siméon, qui suit, se chante au