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CHAPITRE V.
DE PRIME.


Après avoir parlé d’abord de l’office de nuit, il convient de dire quelque chose de l’office du jour.

I. Et d’abord parlons de l’heure de prime, où nous devons louer Dieu, tant parce que c’est le commencement du jour et qu’il nous a été donné de passer la nuit en faisant notre salut et sans éprouver d’obstacles de la part de Satan, comme nous l’avons demandé à Dieu à complies, que parce que c’est à cette heure que le Christ a été livré à Pilate par les Juifs et aussi que l’ange annonça aux femmes qui venaient au sépulcre, le soleil étant déjà levé, que le Christ était ressuscité, et qu’il apparut encore à la même heure, sur le rivage de la mer, à ses disciples qui péchaient, en leur disant : « Enfants, avez-vous quelque chose à manger ? » tant parce que c’est à la même heure que le Seigneur allait au temple, et que le peuple faisait la matinée (manitabat), c’est-à-dire l’attendait le matin, ou bien se hâtait, le matin, de l’aller trouver, que parce que l’Ecriture dit : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu. » C’est donc avec raison qu’à cette heure l’Eglise loue le Seigneur et l’invoque, en disant : « Seigneur, viens à mon secours, » avec la doxologie qui suit, et demande après à être délivrée et de la persécution du monde et des tentations du diable, comme on le voit_, d’après l’hymne Jam lucis orto sidere, « Déjà l’astre du jour étant levé. »

II. Or, il faut noter qu’à l’heure de prime l’hymne est invariable, parce que chaque jour nous avons besoin de la délivrance précitée. Il en est de même de l’hymne de complies. Te lucis, etc., dans laquelle l’Eglise demande à être délivrée des songes et des fantômes de la nuit ; délivrance dont nous avons