Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/121

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par les suggestions du diable, ainsi il daigne à la même heure se répandre dans nos cœurs par la vertu du crucifiement du Christ. Ce fut encore à cette même heure que le Saint-Esprit, promis aux apôtres, leur fut conféré, et qu’ils parlaient ouver tement des grandeurs de Dieu. C’est pourquoi on disait d’eux, comme on le voit dans les Actes des apôtres : « Ces gens-là ne sont-ils pas ivres ? » C’est pour cela que, lorsque l’heure de tierce est arrivée, on dit l’hymne Nunc sancte nobis Spiritus ; on dit aussi le psaume Legem pone, parce que c’est alors que la loi nouvelle a été donnée aux apôtres ; mais comme l’homme, par la loi de Dieu, est guéri de la maladie du péché, d’après ces paroles de la Sagesse : « Ni les herbes, ni les cataplasmes ne les guérissaient, mais seulement tes paroles, Seigneur, etc., » c’est pour cela que dans certaines églises on dit ce capitule : Sana me, Domine, etc., « Guéris-moi, Seigneur, etc. » (Hiero, c. xvii), et le répons Sana animam meam, etc., « Guéris mon ame, etc. » On dit aussi quelquefois : Charitas Dei diffusa est (Rom., c. v), et quelquefois celui-ci : Obsecro vos fratres, per misericordiam Dei (Rom., c. xii) ; et comme l’ame ne peut être guérie si elle n’est conservée, c’est pourquoi suit le verset Adjutor meus esto, etc., comme si l’on disait : « Quoique j’aie été établi dans un état de liberté et de santé dans ta voie, cependant je ne suis pas capable, sans ton aide, d’arriver à ce midi dont il est dit : « Indique-moi le lieu où tu te repais et où tu te reposes à l’heure de midi. » C’est pourquoi l’on dit : « Seigneur, sois mon aide et ma protection. » Et on ajoute : « Ne m’abandonne pas, » c’est-à-dire ne laisse pas mon entreprise imparfaite, parce que sans toi mes efforts ne sont rien ; ne me regarde pas d’en haut, c’est-à-dire ne me méprise point à cause de ce que moi, qui ne suis qu’un faible » mortel, j’ose te rechercher, toi l’Eternel, parce que tu es mon Dieu, qui m’as créé, et mon Sauveur, qui m’as réparé, c’est-à-dire, toi qui guéris les plaies que fait le péché. Ensuite tous se prosternent pour la prière, et le prêtre poursuit le mode d’oraison qu’indique l’Apôtre, en