Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/131

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sitôt. Cependant, généralement, toutes les fois que l’on chante le répons, la leçon à laquelle il doit répondre doit précéder. Or, ceux qui ne chantent pas l’hymne paraissent se fonder sur ce que le cantique de la bienheureuse Marie vient ensuite, et qu’il exclut le répons, dont l’hymne tient lieu. Car, si le cantique de Zacharie, à matines et laudes, exclut le répons, à bien plus forte raison le cantique de la bienheureuse vierge Marie paraît-il devoir l’exclure aux vêpres. Et remarque qu’aux vêpres, on dit à capitule : Benedictus Deus et Pater (II ad Corinth., c. i), et ceci : Dominus autem dirigat (ad Thess., c. iii). Après l’hymne, suit le petit verset, savoir : le samedi, Vespertina oratio, etc., et les autres jours, Dirigatur, Domine, et l’un et l’autre versets désignent le temps de vêpres, dans lequel on chante ce que signifient ces paroles qui suivent dans le psaume : Elevatio manuum mearum sacriflcium vespertinum, « Que l’élévation de mes mains te soit aussi agréable que le sacrifice du soir ; » car on souhaite que la prière soit dirigée vers le Seigneur, ce qui est emprunté à l’Ancien-Testament, où l’on voit qu’à l’heure des vêpres le prêtre entrait dans le saint tabernacle ou le temple, pour offrir des parfums sur l’autel, des encensements, comme le matin il y entrait encore pour offrir de l’encens.

V. Ce parfum signifie la suavité de l’odeur ; de là vient cette coutume du prêtre, en disant le petit verset, d’encenser l’autel, pour accomplir un sacrifice incessant. Car c’est ainsi que cela se pratiquait dans l’ancienne loi, où l’on offrait deux agneaux, un le matin et l’autre le soir ; et celui du soir était plus gras, pour marquer que l’ardeur de la charité va en croissant. Or, le prêtre encense pour cela, afin que nous soyons toujours comme un parfum agréable à Dieu, en croissant en science et en doctrine ; et encore parce qu’à cause des promesses de Dieu, nous devons être tels, qu’il nous considère comme un parfum d’agréable odeur. Ou bien encore, aux vêpres et à matines, après les psaumes et les leçons, pendant le