Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/134

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exalte ceux qui sont humbles. Dans ce cantique, l’exemple de l’humilité de la Vierge sert à notre réforme, et l’incarnation par laquelle le Fils de Dieu a fait descendre les puissants de leur trône et exalté les humbles nous est rappelée à la mémoire pour exciter la ferveur de notre foi. Nous ne serons pas, non plus, agités parle désespoir d’obtenir le pardon de nos péchés, car la miséricorde du Seigneur s’étend de génération en génération sur ceux qui le craignent et le servent.

VIII. Le vénérable Bède dit que c’est de là qu’est venu l’usage de chanter à l’office de vêpres le cantique de la bienheureuse vierge Marie, et plutôt aux vêpres qu’aux autres offices : premièrement, parce que sur le soir du monde, le Christ, de son consentement formel et particulier, est venu au secours du monde, perdu par le péché ; secondement, de ce que par là le souvenir de l’incarnation, qui eut lieu sur le soir du monde, dure continuellement ; troisièmement, parce que la bienheureuse Marie elle-même est l’étoile de la mer qui, le soir de ce monde, nous a éclairés de sa lumière, de même que l’étoile Vesper, qui donne son nom à l’office de vêpres, commence à briller au commencement de la nuit ; quatrièmement, afin que notre ame, fatiguée de différentes pensées pendant le jour, lorsque le temps du repos ou de la nuit arrive, se rappelant les paroles de la mère de Dieu, par des larmes et des prières et avec l’intercession de la Vierge, se purifie de toutes les choses inutiles ou coupables qu’elle a contractées par ses divagations du jour ; cinquièmement, parce que la Vierge porta le Seigneur sur le soir du monde. On le chante encore aux laudes et à sexte, parce que le Seigneur est venu dans le sixième âge, comme on chante aussi le cantique de Siméon. On le chante aussi aux laudes de la septième heure, à cause du septième âge de ceux qui reposent en paix, comme nous l’avons touché au chapitre de Matines et Laudes. Au reste, ce cantique est la joie de ceux qui travaillent, et dont l’esprit se réjouit dans le Seigneur, parce que