Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/140

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avoir besoin de passer par aucune expiation, lorsque l’on arrive de cette vie en l’autre en état de grâce ; nous en donnerons encore bientôt une autre raison. Ainsi, on dit l’hymne avant le capitule, pour montrer que ceux en qui, d’une manière mystique, se sont accomplies les choses dont les louanges précédentes sont le signe, ou ceux qui sont parfaits, désignés par complies, préviennent l’exhortation désignée par le capitule. Pourtant, on n’omet pas le capitule, parce que là l’exhortation à la persévérance dans le bien est toujours utile, et qu’il est toujours bon de donner de l’éperon au cheval que l’on monte. Dans d’autres églises, entre les psaumes et l’hymne on intercale une antienne ou l’Alleluia, et par l’antienne on suit l’ordre du bienheureux Ignace, dont on a parlé dans la préface. Dans d’autres églises encore, aussitôt après les psaumes et l’antienne ou l’Alleluia suit la leçon ou capitule, avec le répons In manus tuas, Domine, etc., ou seulement la leçon, parce que, comme disent ces églises, tout office doit avoir sa leçon ; ensuite, elles y ajoutent l’hymne Te lucis, où l’on demande à être protégé contre les tribulations de la nuit. Mais il en est d’autres qui ne récitent point de leçon, comme on l’a exprimé dans la préface de cette partie ; mais aussitôt après les psaumes ils disent le petit verset, tant parce que c’est le moment du sommeil, temps peu favorable à l’enseignement, que parce qu’après complies on ne doit pas plus reprendre de nourriture et de boisson que s’occuper d’enseignement, figuré par la leçon. De là vient que le bienheureux Benoît statua que personne ne parlerait après complies ; et l’on dit le capitule Tu autem in nobises, Domine, « Pour toi, tu es en nous. Seigneur. » Dans cet office, les religieux font précéder la leçon avant tout le reste, en disant : Fratres sobrii, etc., pour ne pas paraître déroger à l’ordre établi par Esdras. Ils représentent aussi en cela Marie-Madeleine, dont le Seigneur a dit : « Elle a embaumé mon corps avant qu’il fût dans le sépulcre ; » c’est-à-dire : elle a fait de mon vivant ce qu’elle eût fait après ma mort, si elle en eût eu le