Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/15

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réchauffer notre froideur dans la charité par le soleil, c’est-à-dire le Christ, qu’elle a enfanté. De même à none, parce qu’alors le soleil décline vers le couchant ; et la Vierge nous aide et nous protège encore lorsque nous déclinons vers notre coucher, c’est-à-dire que nous arrivons à la vieillesse. De même à vêpres, heure où le jour commence à finir, parce qu’elle protège ses serviteurs à l’heure de la mort. De même à complies, où le jour est complètement terminé, parce que, lorsque notre vie est terminée, elle intercède pour nous et nous fait recevoir dans les tabernacles éternels, où la joie des élus est complète.

IX. Ce fut le pape Urbain qui établit qu’on chanterait l’office de la vierge Marie, comme on le dira au chapitre du Temps de l’Avent. Or, l’office nocturne nous rappelle le temps qui s’est écoulé depuis Adam jusqu’à Noé ; l’office du matin, le temps écoulé depuis Noé jusqu’à Abraham ; prime, le temps écoulé depuis Abraham jusqu’à Moïse ; tierce, depuis Moïse jusqu’à David ; sexte, depuis David jusqu’à l’avènement du Christ ; none, le temps qui s’écoulera jusqu’au second avènement, quand le Christ viendra pour mettre à nu les actions les plus secrètes ; vêpres nous remémore le sabbat, c’est-à-dire le repos des âmes après leur sortie du corps, jusqu’au jour du jugement ; complies nous rappelle le nombre complet des saints, et la joie définitive des saints au jour de la grande solennité, quand les bénits du Père entreront en possession du royaume de Dieu. Donc, dans cette partie nous nous sommes proposé de traiter des offices ecclésiastiques en général, c’est-à-dire de ce qui se dit à l’office de l’Eglise en général : des nocturnes, des laudes, des matines, de prime, de tierce, de sexte, de none, de vêpres et de complies.