Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/20

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tous s’écrient : « Dieu, viens à mon secours, » (VII, q. i, § Cum vero prœterea) ; car, selon l’Apôtre, on doit faire toutes choses au nom de Dieu (XXXVI, q. ult., Non ohservetis), c’est donc à juste titre qu’on doit commencer par lui.

VIII. À ce sujet, il faut remarquer qu’il nous arrive de pécher de trois manières : par le cœur, par la bouche et par les œuvres. C’est pour cela qu’on commence les heures de trois manières différentes, à savoir : complies, par Converte nos, Deus, etc., contre le péché matinal du cœur ; par Domine, labia mea aperies, « Seigneur, tu ouvriras ma bouche, » contre le péché commis par la bouche ; et toutes les autres heures du jour, par Deus in adjutorium, contre les péchés d’actions ; et, comme dans le péché du cœur et de la bouche il entre quelque chose qui appartient au domaine de l’acte, c’est pour cela qu’à toutes les heures, tant du jour que de la nuit, on dit : Deus in adjutorium meum intende, contre le péché d’action. Or, les moines disent d’abord, aux nocturnes : « Seigneur, viens à mon secours ; » ensuite : « Seigneur, tu ouvriras mes lèvres, » parce que, sans l’aide de Dieu, ni le cœur, ni les lèvres ne peuvent s’ouvrir pour louer le Seigneur. On lit en saint Jean ( chap. xv) : « Sans moi vous ne pouvez rien faire. »

IX. De plus, le prêtre, en disant : Deus in adjutorium, se munit du signe de la croix pour se soustraire à la vertu, c’est-à-dire à la malice et à la puissance du diable. Car le diable craint beaucoup le signe de la croix ; d’où saint Chrysostôme dit : « Partout où les démons voient le signe de la croix, ils fuient, craignant le bâton d’où proviennent les plaies qu’ils ont reçues. » Le pape Etienne (De consec., d. v) dit aussi : « Est-ce que tous les chrêmes, c’est-à-dire les sacrements, qui se font avec l’onction du chrême, ne se consacrent pas par la figure, c’est-à-dire par le signe de la croix du ministère sacerdotal ? Est-ce que l’eau du baptême, sanctifiée sans le signe de la croix, est capable de délier les péchés ? Et, sans parler des autres sacrements, qui jamais gravit les degrés du sacerdoce