Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/65

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s’exprime ainsi : « Pourquoi racontes-tu mes justices et reçois-tu mon testament dans ta bouche ? » On termine aussi cet office en Dieu, en disant Deo gratias, afin que le commencement et la fin, formant comme un cercle, viennent se confondre en Dieu, qui est l’alpha et l’oméga ; et on dit aperies pour aperi, en substituant un temps à un autre. Il demande encore que ses lèvres soient ouvertes, parce qu’à complies nous nous sommes, il n’y a qu’un instant, recommandés à Dieu, et nous avons fermé notre bouche et notre cœur en les scellant du signe de la croix. C’est pourquoi maintenant nous le prions d’ouvrir nos lèvres fermées, pour célébrer ses louanges. Or, le chœur, pour marquer l’harmonie, répond, sans changer de personne : « Et ma bouche proclamera tes louanges. » Car l’harmonie véritable est que les croyants n’aient qu’un seul cœur et qu’une seule ame (Act., iv), et on loue Dieu au commencement de cet office, dans l’union de la prière, parce que le diable a horreur des louanges de Dieu, ce qui fait qu’il s’efforce d’empêcher de le louer ceux qui en ont la volonté ; car Pharaon méprisé, c’est-à-dire le diable, se lève pour semer les scandales : c’est pourquoi l’Eglise, pour ne pas succomber aussitôt après avoir obtenu la liberté de parler, prie, en disant à haute voix : ce Dieu, viens à mon aide ; » — « Seigneur, hâte-toi de venir à mon secours, » répond le chœur.

X. Or, après avoir obtenu les deux points précités, c’est-à-dire la grâce qui ouvre la bouche et l’éloignement du diable, par le secours de Dieu, il ne nous reste plus qu’à louer ; aussi l’Eglise loue-t-elle aussitôt, en ajoutant : Gloria Patri, etc., dont nous avons parlé dans la préface. Mais, comme il ne suffit pas de louer Dieu, et qu’il faut encore inviter les autres à le louer, afin que celui qui entend dise : Me voici (Apoc, c. ult.. Extra De sac. unc., c. unico), et que le rideau entraîne après lui le rideau, c’est pour cela que suivent aussitôt l'invitatoire et le psaume invitatoire : Venite, exultemus, où l’on donne les nombreux motifs qui nous font un devoir de nous