Page:Durand de Mende - Rational, vol 3, traduction Barthelemy, 1854.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

surrection, que nous espérons et que nous ne pouvons encore pleinement exprimer, parce que nous ne la voyons pas. C’est pour cela que nous exprimons notre jubilation par des sons inarticulés. Mais dans les antiennes on n’exprime pas de jubilation pour la résurrection du Seigneur, qui est accomplie ; ni même dans les antiennes de laudes, dans les psaumes où l’on fait mention de la résurrection du Seigneur, comme dans les trois premiers psaumes ; ni à la fin de l’antienne du quatrième psaume, parce que Nabucbodonosor, regardant les trois jeunes gens dans la fournaise ardente, en vit un quatrième, c’est-à-dire le Christ, qui les consolait. Car ceux qui sont dans la tribulation ne demandent qu’une seule grâce, celle de ne pas faillir. Et il y a plutôt alors lieu de craindre que d’espérer. C’est pourquoi à la fin de l’antienne de ce psaume il n’y a pas de jubilation, surtout parce que la gloire de Dieu n’apparaît pas alors que les saints sont dans la tribulation ; mais à la fin de l’antienne qui se dit après le psaume Laudate Dominum, on ajoute un neume, parce qu’il n’y est pas question de la résurrection, mais de l’espérance de la gloire que nous attendons. De là le jubilus. Nous avons parlé de ce jubilus dans la préface de cette partie.

XVII. Or, le premier psaume du dimanche à laudes, c’est-à-dire Dominus regnavit, qui est un psaume de joie, est remplacé aux simples fériés par le psaume Miserere mei, Deus, qui est un psaume pénitentiel. À ce sujet, il faut noter que les dimanches et les fêtes rappellent la résurrection des saints qui ont existé dès le commencement et qui seront jusqu’à la fin du siècle. De là vient que les dimanches et fêtes, à laudes, pour rappeler le règne du Seigneur après sa résurrection de la mort corporelle, ou bien la gloire de la résurrection des élus, nous chantons le psaume Dominus regnavit, qui pourtant se dit encore les dimanches à prime, depuis la Septuagésime jusqu’à Pâques, comme on le dira en son lieu. Mais les jours fériés représentent le pèlerinage et la pénitence de ces mêmes saints, et c’est pour cette raison qu’aux laudes des simples féries nous