Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/107

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l’endroit où l’on dit qu’Abraham demanda an Seigneur qui voulait détruire Sodome : « S’il y en a cinquante (cinquante justes), les feras-tu périr ? » et le Seigneur lui répondit : « Non. » Le nombre cinquante est un nombre parfait et désigne l’année jubilaire, c’est-à-dire le huitième âge où se trouveront la rémission des péchés et la pleine liberté. Afin donc que les âmes des défunts acquièrent une pleine liberté et la rémission de leurs péchés, on célèbre pour eux un office de cinquante jours. En outre, il est dit dans saint Marc : « Un seul grain rapportait, l’un trente, l’autre cinquante, un autre cent pour un. »

XII. D’autres font un office de soixante jours, parce que la Sexagésime désigne la douleur de l’Église à cause de l’absence de l’Époux, et que, pour la consoler, deux ailes lui sont données, comme il a été dit dans la sixième partie, au chapitre du Dimanche de la Quadragésime (Carême). Ainsi, ceux qui agissent de la sorte marquent la douleur qu’ils éprouvent de l’absence de leurs défunts ; pour se consoler et pour la purification de l’ame du défunt, ils offrent au Seigneur un sacrifice, et donnent aux pauvres des aumônes.

XIII. Quelques-uns encore célèbrent le centième jour, afin que les morts passent de la gauche à la droite, du combat au triomphe, de la terre au ciel, de la misère à la gloire, de la mort à la vie ; car ils leur souhaitent l’éternelle béatitude, désignée par le nombre cent, au-delà duquel il n’y a plus de nombre.

XIV. Certains font l’anniversaire pour trois raisons. Premièrement, afin que les défunts passent des années du malheur aux années de l’éternité ou à la vie éternelle, qui est sans fin et, semblable à l’année, tourne sur elle-même ; ou bien, parce que là où existe l’identité ne se trouve aucune variété.

XV. Secondement, parce que, de même que nous célébrons l’anniversaire des saints pour leur honneur et notre propre utilité, comme il a été dit dans la préface de cette partie, ainsi