Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/31

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rurent ces cantiques suivant les révolutions ordinaires du temps ; ceux qui prétendent que l’on doit alors chanter ces cantiques répondent que cette fête, savoir la fête de l’Annonciation du Seigneur, est comme la source, l’origine ou le principe de toutes les fêtes du Christ, attendu que, si la naissance ou la passion du Seigneur et la découverte de la drachme n’étaient point un fait accompli en réalité et sous le rapport du temps, c’était un fait accompli en espérance, car les prodiges qui nous les faisaient espérer avaient commencé par précéder leur réalisation.

XXXVIII. La pâque annotative a lieu quand quelqu’un célèbre annuellement le jour anniversaire de son baptême, coutume qui peut-être vient des Gentils qui fêtaient, sous le nom de Natalitium diem (fête à l’occasion de la naissance), le jour où ils étaient nés à la misère de ce siècle. Dans cette fête on doit chanter l’office de Pâques, excepté l’Alleluia, si l’on est en Carême. Et remarque que ces trois cantiques, savoir Te Deum laudamus ; Gloria in excelsis Deo, et Ite, Missa est, se suivent et s’accompagnent ; en voici la raison. Le Gloria in excelsis désigne cette ineffable joie que l’Ange annonça aux bergers en leur disant : « Je vous fais part de la nouvelle d’une grande joie : c’est qu’aujourd’hui il vous est né un sauveur. » l’Ite, Missa est, qui, comme on l’a dit, signifie : « Allez à vos affaires ou allez chez vous, la Messe est terminée, » désigne les pasteurs s’approchant du lieu de la naissance du Christ, et disant à l’envi, après l’annonce faite par l’Ange : « Passons jusqu’à Bethléem, et voyons ce qui est arrivé et ce que le Seigneur nous a fait connaître. » Comme l’approche des bergers de la crèche suivit la nouvelle que l’Ange leur avait annoncée, c’est pourquoi, quand le prêtre dit Gloria in excelsis, en quoi il représente l’Ange précité, il doit aussi et avec raison dire l’Ite, Missa est. De même, quand on dit ou qu’on omet ces deux cantiques, on dit ou l’on omet aussi à nocturne le Te Deum laudamus, parce que dans ce cantique sont désignées la joie et les louanges du