Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/32

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ciel et de la terre, du créateur et de la créature, de la tête et des membres, comme dans le Gloria in excelsis on nomme avec louange et allégresse le ciel et la terre, le créateur et la créature, la tête et les membres ; bien plus, presque tout ce qui est renfermé explicitement dans le premier est renfermé implicitement dans le second. C’est donc avec raison que, quand on dit l’un, on ne doit pas omettre l’autre. Cependant les cantiques précités ne s’accompagnent pas toujours. En effet, dans la fête de la Chaire du bienheureux Pierre, même quand son incidence est dans le Carême, il y a des églises qui disent le Te Deum laudamus et suppriment les autres cantiques de louange, parce que nous avons coutume de chanter ce cantique pour l’intronisation des évêques dans leurs sièges ; et le bienheureux Pierre, le même jour, fut intronisé sur le siège d’Antioche. De même, le Jeudi saint, on dit le Gloria in excelsis et l’Ite, Missa est, quand l’évêque est présent et célèbre l’office du chrême. Et le Samedi saint, on dit le Gloria in excelsis et non l’Ite, Missa est. Cependant, en ces mêmes jours, on ne dit point Te Deum laudamus. De même, le jour de la Nativité, on dit Gloria in excelsis à la première messe ; mais on ne dit pas Ite, Missa est, de peur que le peuple, se croyant congédié, ne s’éloigne sans avoir entendu matines ; c’est pourquoi il y en a encore qui suspendent la collecte finale de la première messe, jusqu’à la fin de matines, et terminent ensuite la messe par Benedicamus Domino. Mais on donne une autre raison dans la quatrième partie, au chapitre de la Dernière Oraison. Ils terminent aussi la seconde messe de la même manière. Cependant, dans certaines églises on dit alors : Ecce completa sunt omnia ; et l’on ne donne pas au peuple la permission de se retirer, afin qu’il sache qu’il doit entendre une troisième messe, dans laquelle enfin on dit Ite, Missa est. Dans d’autres églises où l’on suit l’office ambroisien, on ne célèbre la festivité d’aucun saint dans le temps du Carême ; on se contente d’en faire mémoire, et d’anciens décrets prescrivaient la même