Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

elles-mêmes passaient toute la nuit à chanter leurs louanges, et célébraient la fête des lumières. Car les Gentils, en ce qu’il est dit que Pluton, devenu amoureux de la belle et incomparable Proserpine, l’enleva au commencement de ce mois et la fit déesse, et que Cérès, sa mère, et ses parents, ayant allumé des torches, la cherchèrent la nuit pendant longtemps sur l’Etna, montagne de Sicile, comme le marquent les fictions des poètes ; c’est pourquoi eux-mêmes, au commencement de février, en mémoire de cet événement, ils parcouraient de nuit la ville, et y circulaient, portant des torches ardentes ; car les idolâtres, comme il est dit au livre de la Sagesse, faisaient des choses cachées ou mystérieuses.

XV. Le pape Sergius, changeant et améliorant ces usages et ces illuminations (ou ces usages des Gentils de faire des illuminations), établit dans le même mois la fête de la Purification en l’honneur de la Mère de Dieu et décréta que l’on ferait alors des processions, afin que tout le peuple, portant des cierges allumés dans ses mains, marchât en procession dans les églises, en souvenir du royaume céleste, alors que tous les élus, avec les lampes brillantes de leurs bonnes œuvres, iront au-devant de l’Époux et entreront bientôt après avec lui dans la salle des noces de la cité céleste.

XVI. Troisièmement, afin que par là nous imitions les vierges sages dont la bienheureuse Vierge est le chef ; afin que, portant allumée en nous la lampe de la chasteté et des bonnes œuvres, nous méritions d’entrer avec elles dans le temple de gloire, auprès du véritable Epoux. Quatrièmement, parce que c’est en ce jour, comme le dit Siméon, qu’a été présentée la lumière pour servir de flambeau aux Gentils. Donc, cette procession figure celle de Siméon. Cinquièmement, pour marquer la divinité et l’humanité du Christ, comme il a été dit ci-dessus. Sixièmement, pour montrer la pureté de la Vierge, de peur qu’entendant parler de sa purification, on pût croire qu’elle avait besoin d’être purifiée. Nous portons donc des cier-