Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/62

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IV. Or, on lit touchant le Judas précité que, s’étant converti à la foi, il devint ensuite évêque de Jérusalem, et ayant changé de nom, il prit celui de Quiriace. On dit que le diable prophétisa ainsi à son égard : « Judas livra le Christ à la mort ; mais ce Judas-ci a exalté le Christ mort, et découvert ou dévoilé l’art des magiciens. Mais Julien, mon intime et mon ami, deviendra bientôt roi et me vengera de lui ; » c’est ce qui arriva (XI, q. iii, {{|Julianus}}, i et ii).

V. Car le moine Julien, ayant apostasie et abandonné son monastère et son ordre, et acquis le consulat à Rome par le crime, devint ainsi empereur et persécuteur des chrétiens, les affligea de diverses peines et les fit mettre à mort. On lit encore qu’un certain soldat nommé Quiriace tua ensuite ce Julien. On lit sur ce Julien qu’il s’échappe encore de sa tombe, à Constantinople, une puanteur insupportable.

VI. Si l’on demande pourquoi on fait une fête de la croix sur laquelle le Christ a été honni et flagellé, et non pas celle de l’ânesse sur laquelle il fut très-honoré, et aussi des choses que le Seigneur a touché, on peut répondre à cela que les louanges elles honneurs qui lui furent rendus sur l’ânesse sont transitoires et de ce monde ; de plus, ce n’est pas de là qu’est sorti notre salut, et il ne faut pas en avoir souci. En outre de cela, on ne dit pas que ces autres choses que le Seigneur a touchées aient opéré des miracles et des guérisons ; ce n’est pas par elles non plus que nous avons été rachetés, tandis que les outrages que le Christ a soufferts sur la croix ont produit notre rédemption. Aujourd’hui, on dit l’introït Nos autem (aux Galates, dernier chapitre) ; et on lit l’épître Confido de vobis in Domino, parce que l’on y dit Mihi autem absit gloriari, nisi in cruce Domini Jesu Christi, « Loin de moi la pensée de me glorifier, si ce n’est dans la croix du Seigneur Jésus-Christ. » D’autres églises disent : Hoc sentire (aux Philipp., ii). L’évangile est : Simile est regnum cœlonim, « Le royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans un champ, etc., »