Page:Durand de Mende - Rational, vol 5, traduction Barthelemy, 1854.djvu/84

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trait à sa passion et à ce qu’il fut éprouvé par le feu, comme l’or est éprouvé dans la fournaise, et c’est ce qu’il dit : Probasti cor meum, etc., parce qu’à la lettre il fut grillé de nuit et visité visiblement par le Seigneur ; et c’est pour cela qu’il disait : « Ma nuit ne connaît pas d’obscurité, mais tout est resplendissant de lumière. » Le verset est : Igne me, etc., « Tu m’as éprouvé par le feu, et l’iniquité n’a pas été trouvée eu moi, » c’est-à-dire l’inégalité, parce que, et toujours et parfaitement, il fut constant dans la foi. L’alleluia a trait à son noble ministère. Et comme il était le principal ministre, c’est pourquoi il opérait principalement par la vertu du Seigneur. « Le lévite Laurent (dit-il) a opéré une bonne œuvre, lui qui, par le signe de la croix, a illuminé les aveugles. »

III. Lévite a la même signification que élevé, ou transporté et offrant, offerens, parce que, littéralement, le bienheureux Laurent fut élevé au ministère divin. C’est pourquoi il est rapporté qu’il dit au bienheureux Sixte : « Où vas-tu sans ton fils, mon père ? As-tu trouvé que j’avais dégénéré (de toi) ; éprouve-moi d’une manière certaine, et assure-toi si tu as choisi un diacre digne de la promesse que tu lui as faite de consacrer le sang du Seigneur. » Il fut encore lévite, c’est-à-dire en s’offrant lui-même. C’est pourquoi, au sein des tourments, il disait : « Je me suis offert à Dieu, comme une victime en odeur de suavité. » Et c’est pourquoi l’Église, dans l’office nocturne, chante de lui : Meruit esse, etc., « Le bienheureux Laurent a mérité d’être une victime, lui qui, tandis qu’il était rôti, ne renia pas le Seigneur. » Et c’est pourquoi il a été trouvé un sacrifice de louanges. Et comme Dieu doit être loué pour une si grande patience accordée au martyr, c’est pourquoi on chante les paroles précitées à l’alleluia.

IV. Dans l’évangile Nisi granum frumenti cadens in terram bonam, de saint Jean (chap. xii), le Seigneur parle de ses ministres et de leur récompense, en disant : Premièrement, touchant leurs œuvres : « Que celui qui me sert me