— Oh ! je vous ai rencontrée ici, bien par hasard !
L’animation de Lévise tomba brusquement. Elle redevint pâle et murmura :
— C’est vrai, je ne sais ce que je dis !
Elle se tut un moment, réfléchit et reprit avec moins de tristesse.
— Cependant, pourquoi me parlez-vous de Guillaume ? C’est dans le village qu’on a inventé qu’il m’épouserait.
Louis ne voulut point avouer non plus ses inquiétudes et ses jalousies, et il répondit :
— Mais je vous en parle justement parce qu’il passe pour être prêt à vous épouser et que j’ai pensé qu’il vous intéressait.
— C’est un mauvais garçon. C’est le dernier que je prendrais pour mari, dit Lévise avec force.
— Il est mauvais garçon, dit-il avec vivacité, comment ? Avez-vous eu à en souffrir ?
— Non ! seulement il est méchant.
— Mais votre frère voudrait bien vous marier avec lui, m’a-t-on dit !
— Oh ! peut-être ! mais qu’importe, je ne cèderai pas !
— Je l’ai vu aujourd’hui, votre frère !
— Ah ! Dieu ! dit Lévise avec effroi.
— Il n’y a là rien d’effrayant.
— Volusien ne vous aime pas, reprit-elle en remuant la tête.
— Et pourquoi ?
— Parce qu’on a jasé.
— Il ne sera jamais redoutable pour moi, dit Louis dédaigneusement. Puis il ajouta aussitôt : Mais de quoi a-t-on jasé ?
Louis saisissait rapidement, et plein d’une anxiété mêlée de bonheur, l’occasion d’amener Lévise à dire