Page:Duranty - La Cause du beau Guillaume.djvu/328

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dirent ainsi les explosions ne s’y méprirent point, et les cinq ou six paysans qu’elles surprirent séparément, chacun dans sa maison, s’écrièrent, sans s’être donnés le mot. On vient de faire un mauvais coup !

Chez tout le monde s’éveilla l’idée d’un crime. On s’attendait à l’événement ! Les plus proches de la maison de Louis y allèrent tout droit. Ils étaient sûrs que c’était là qu’il fallait aller. Les paysans frappèrent d’abord à la porte, puis crièrent : Hé, hé ! là haut !

Ils tentèrent d’enfoncer la porte. N’y réussissant pas, l’un d’eux fit le tour par derrière.

— Il y a de la lumière ! annonça-t-il aux autres avec étonnement.

— C’est singulier, dirent-ils tous, venant le rejoindre.

— Hé, hé ! là haut ! appelèrent-ils encore.

— Le coup est bien fait, allez, reprit quelqu’un.

À la pensée qu’ils allaient voir un terrible spectacle, un frisson courut dans le corps de tous ces hommes.

— Je ne me soucie pas d’entrer là-dedans ! murmura le plus ému.

— Allons, faites-moi la courte échelle, je regarderai par la fenêtre, répliqua un second.

On lui fit la courte échelle. Il s’accrocha à la barre d’appui et jeta un cri :

— Quoi ! quoi donc ? demandèrent effrayés les gens du groupe.

L’homme se laissa retomber sur le sol.

— Ça y est tout de même ! ils sont par terre tous les deux ! dit-il d’une voix basse et presque tremblante.

Un ou deux autres voulurent regarder aussi, grimpèrent sur les épaules de leurs camarades, jetèrent silencieusement un coup d’œil rapide et redescendirent.

— Ce n’est pas beau à voir, dit le dernier.