Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


— Oh ! murmura Françoise avec une voix et un geste désespérés. Mlle  Guay commençait à la comprendre.

— Il faut le revoir, au contraire. Tu le désolerais. Tu auras besoin de lui. Ce doit être un honnête homme.

— Ah ! dit Françoise, nous serons amis, mais nous ne pourrons pas nous aimer.

— Pourquoi ?

— Parce que je ne le veux pas, reprit Mme  du Quesnoy.

Charlotte plia les épaules et inclina la tête.

Mme  du Quesnoy s’était épouvantée d’elle-même en prononçant d’avance l’arrêt de sa rigueur. Et c’était Mlle  Guay qui, sans le savoir, avait paru admettre que l’affection était complétement déclarée entre Françoise et Allart.

Mme  du Quesnoy eût préféré que Charlotte eût plaisanté, eût trouvé Allart mal ; du moins elle se le figurait. Mais, d’un autre côté, elle eut bientôt besoin de réagir contre les désolantes pensées qu’elle avait évoquées, et elle chercha à se raffermir un peu. Sa figure reprit une certaine sérénité.

— Pourquoi aller si vite, en effet, dit-elle, je ne sais ce qui m’a passé par la tête. Ai-je donc dit des choses compromettantes ?

— Non, du tout.

— Il m’est sympathique, et je serai toujours charmée de le voir. Il est très bon de reposer ses yeux sur un visage ami. Je n’ai point à avancer ni à reculer. Cela