Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/177

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Alors Françoise eut l’intuition de ce qui pouvait être. Son mari, l’homme d’affaires et celui qui était là, stupide et gonflé de colère, mêlés dans des tripotages, quelque chose d’indigne, quelque écroulement déshonorant.

Popeland la vit devenir toute blanche, et elle demanda : « Où est-il ? » sans faire attention à ce qu’elle disait, répondant encore à ce qui vibrait à son oreille : « Niflart est parti ! »

— Eh ! il est où vont ses pareils ! répliqua Popeland qui tantôt s’asseyait, tantôt se levait, selon qu’il se rappelait ses devoirs de politesse où qu’il était entraîné par ses émotions.

— Et moi, ajouta-t-il, je suis sa victime et celle de votre mari ! Ils m’ont indignement floué, friponné.

Françoise osait à peine défendre Joachim.

— M. du Quesnoy ne friponne pas, monsieur ! dit-elle cependant d’un ton raide.

Mais au fond du cœur elle éprouvait une humiliation amère d’être toujours atteinte dans Joachim.

Popeland s’était écrié :

— Eh si ! madame, friponné ! c’est le mot. J’en suis pour près de quatre cent mille francs. Niflart a tout fait en notre nom. J’ai donné quatre-vingt mille francs pour votre mari. Il devait me faire obtenir une grande affaire au ministère. Je suis allé au ministère. Savez-vous ce qu’on m’a répondu ? Qu’on ne s’en était jamais occupé et qu’on ne s’en occuperait pas.

Il emmêlait tout :