Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/26

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Une fortune se dévore en un instant… Mon mari est furieux.

— Une perte au jeu ! dit Mme  du Quesnoy, en contenant sa surprise et son mécontentement. Eh bien, elle sera payée.

— Mais elle est payée. Elle l’a été dès le lendemain matin. Où a-t-il pris l’argent, comment ne saviez-vous rien ? C’est incroyable !… À quel prix aura-t-il payé ?… Joachim devrait penser qu’il aura des enfants…

Françoise ne parut pas entendre ; mais elle fixa sur le visage de sa belle-sœur des yeux si ironiques que la vicomtesse s’agita et fut irritée de se voir devinée.

— Mais enfin, pour vous, pour nous. Il est inouï de compromettre sa fortune à plaisir. J’espérais le trouver, lui parler. Dites-lui que je suis venue. Il faut lui enlever cette abominable passion.

Le calme apparent de Françoise, qui intérieurement pensait à M. Niflart et entrevoyait quelques tripotages entre lui et Joachim, excita la vicomtesse davantage.

— Vous êtes très indifférente pour tout ce qui le regarde. C’est un grand tort. Où est-il ?

— Je l’ignore, je vous le répète.

Mme  du Quesnoy était mécontente de l’intervention de sa belle-sœur, de son attitude.

— Vous devez savoir parfaitement d’où vient le manque de confiance de votre frère envers moi, ajouta-t-elle.

— De ce que vous êtes faible et insouciante.

Françoise sourit d’abord.