Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/285

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qu’elle communiqua contagieusement à Allart, en le consultant sans cesse sur les lois qu’elle devait dicter à Joachim. Ils avaient eu beau être désolés un instant par la perspective d’une perpétuelle barrière, les habitudes, le commerce de la vie devenaient les plus forts et émoussaient les premières répugnances.

En voyant M. du Quesnoy aimable envers Allart et déférent pour son esprit, Françoise n’eût pas été enthousiaste de Philippe, si elle n’en avait conclu que la supériorité de son ami influait naturellement sur M. du Quesnoy, et qu’on pourrait en user pour améliorer celui-ci. Elle l’avait à peu près persuadé à Allart, qui ne considérait plus comme aussi monstrueux de prêcher légèrement M. du Quesnoy. Tout cela étant d’ailleurs pour le bien et l’honneur de Françoise.

Son devoir, à elle, devenait d’éviter tout heurt entre les deux hommes et de les maintenir en pleine concorde, dans l’intérêt de celui qu’elle aimait. Toute femme est forcée d’en arriver là.

Aussi lorsqu’Allart lui demanda pourquoi elle l’avait appelé, et lui fit cette question avec l’allure d’anxiété que le moindre incident amenait en lui, Françoise le détourna d’un autre côté.

— C’est, dit-elle, qu’il faut absolument peser sur lui. Je compte lui parler devant vous. Vous m’appuierez avec tout le ménagement possible, et point directement. Je crois le moment venu.

À force d’envisager l’accès de somnambulisme, elle voulait y voir une sorte de complet adoucissement d’humeur de la part de Joachim, une tendance plus