Page:Duranty - Les Combats de Françoise du Quesnoy.djvu/338

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qui se détournait de lui. Il en voulait à Laure de sa neutralité de pur apitoiement.

S’étant rendu chez Rose, et ne trouvant pas qu’elle sympathisât assez avec ses peines, il la rudoya et recommença ses menaces contre le marquis.

Mais, surtout, c’était sa femme pour qui tout le monde levait le bouclier contre lui et qu’on arrachait à son légitime désir de châtiment.

Joachim alla enfin chez Mlle Guay. La servante de Charlotte étant sortie, ce fut celle-ci qui ouvrit la porte à M. du Quesnoy.

Gardant son chapeau sur la tête, il la bouscula presque pour entrer, tandis qu’elle était restée un moment immobile de surprise et d’effroi devant lui.

— Ma femme est chez vous ! dit-il menaçant. Et ses regards semblèrent chercher Françoise de tous côtés.

Charlotte lui barra vaillamment le passage, comme une petite lionne.

— Vous n’entrerez pas, je vous le défends répondit-elle en étendant ses bras.

— Je veux la voir, je la verrai ! cria Joachim prêt à écarter brutalement la pauvre petite Mlle Guay.

— Oui, vous me verrez ! dit soudain Françoise en apparaissant ; que me voulez-vous ?

Du fond de l’appartement elle avait entendu l’altercation et reconnu la voix abhorrée.

— Non, non, Françoise, retourne dans ta chambre ! s’écria Charlotte ; tu es chez moi, et je ne souffrirai pas qu’il entre, dussé-je appeler à mon aide dans l’escalier.

Et elle appuya ses deux mains sur la poitrine de