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La liste des choses ainsi rattachées à chaque clan est, d’ailleurs, fort incomplète ; Curr nous avertit lui-même qu’il s’est borné à en énumérer quelques-unes. Mais grâce aux travaux de Mathews et de Howitt[1], nous avons aujourd’hui, sur la classification adoptée par la tribu des Wotjobaluk, des renseignements plus étendus qui permettent de mieux comprendre comment un système de ce genre peut embrasser tout l’univers connu des indigènes. Les Wotjobaluk sont, eux aussi, divisés en deux phratries appelées l’une Gurogity, l’autre Gumaty (Krokitch et Gamutch selon Howitt[2]) : pour ne pas prolonger cette énumération, nous nous contenterons d’indiquer, d’après Mathews, les choses classées dans quelques-uns des clans de la phratrie Gurogity.

Dans le clan de l’Igname sont classés le dindon des plaines, le chat indigène, le mopoke, le hibou dyim-dyim, la poule mallee, le perroquet rosella, le peewee.

Dans le clan de la Moule[3], l’émou gris, le porc-épic, le courlis, le kakatoès blanc, le canard des bois, le lézard mallee, la tortue puante, l’écureuil volant, l’opossum à la queue en forme d’anneau, le pigeon aux ailes couleur de bronze (bronze-wing), le wijuggla.

Dans le clan du Soleil, le bandicoot, la Lune, le rat-kangourou, la pie noire et la pie blanche, l’opossum, le faucon ngùrt, la chenille du gommier, la chenille u mimoisa (wattle-tree), la planète Vénus.

  1. Mathews, Aboriginal Tribes of N. S. Wales and Victoria, in Journal and Proceedings of the Royal Society of N. S. Wales, XXXVIII, p. 287-288 ; Howitt, Nat. Tr., p. 121.
  2. La forme féminine des noms donnés par Mathews est : Gurogigurk et Gamatykurk. Ce sont ces formes que Howitt a reproduites avec une orthographe légèrement différente. Ces deux noms sont, d’ailleurs, les équivalents de ceux qui sont en usage dans la tribu du Mont-Gambier (Kumite et Kroki).
  3. Le nom indigène de ce clan est Dyàlup que Mathews ne traduit pas. Mais ce mot paraît bien identique à celui de Jallup par lequel Howitt désigne un sous-clan de cette même tribu et qu’il traduit par mussel, coquillage, moule. C’est pourquoi nous croyons pouvoir risquer cette traduction.